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Israël: triomphe de l’apartheid dans les urnes

Quand on dit qu’Israël se dote du gouvernement le plus à droite de son histoire, on risque toujours d’être en retard d’un scrutin.

Israël: triomphe de l’apartheid dans les urnes
Le Kahaniste Itamar Ben Gvir, qui veut expulser tous les Arabes, sera bientôt ministre

Celui des législatives du mardi 23 mars 2021 n’a pas dérogé à la tendance, avec un triomphe inédit des partis les plus ouvertement racistes.

Sur les 120 sièges à pourvoir à la chambre des députés, au moins les trois quarts vont être occupés par des femmes et des hommes qui soit ont déjà gouverné sous les ordres de Netanyahou et accompagné chaque étape de la colonisation de la Palestine, soit s’apprêtent à le faire, soit promettent d’être encore plus radicaux que lui.

Le parti de Netanyahou lui-même, le Likoud, s’impose une nouvelle fois comme la première formation parlementaire. Avec 31 sièges, il pouvait compter dès mardi soir sur le renfort des partis religieux ultra-orthodoxes Shas et Judaïsme Unifié de la Torah (UTJ), qui lui apportent une quinzaine de députés, et celui des fascistes assumés Itamar Ben Gvir et Belazel Smotrich, crédités de 6 ou 7 sièges pour leur nouveau parti « Le Sionisme Religieux », alors que les sondages ne leur en promettaient que 4 ou 5 maximum. 

Cela ne forme pas encore une majorité parlementaire, fixée à 61 sièges minimum. 

Mais dans les tractations qui vont s’ouvrir, Netanyahou aura l’embarras du choix pour débaucher les voix qui lui manquent parmi les perdants de la journée, chez ses anciens ministres du parti d’extrême-droite Yamina (Naftali Bennett et Ayelet Shaked, 9 sièges), ou son dissident Gideon Sa’ar (5 ou 6 sièges), son éphémère rival le boucher de Gaza Benny Gantz (4 ou 5 sièges), voire encore en séduisant un autre de ses ex-partenaires Avigdor Lieberman (7 sièges). 

Le parti dit du « centre » Yesh Tahid de Yair Lapid (on met des guillemets car rien ne le distingue de Netanyahou sur la question de la Palestine et de l’occupation), avec 17 sièges seulement, fait pâle figure comme remplaçant de Netanyahou, et ne sera certainement pas le prochain Premier ministre.

A moins que … il y a tant de haines recuites dans la classe politique israélienne, et tant de honte à la perspective de continuer avec un chef de gouvernement inculpé dans trois, et peut-être bientôt quatre, affaires de corruption, que de nouvelles combinaisons arithmétiques voient le jour pour mettre fin aux douze ans de règne ininterrompu de Netanyahou.

On ne peut même pas exclure, à ce stade, que les partis dits de la «gauche sioniste », Travailliste (7 sièges) et Meretz (6 sièges) forment des alliances avec des formations aussi fascisantes que Yamina ou Lieberman, pour le plaisir de gagner quelques strapontins ministériels et voir partir « Bibi ».

Quant à la Liste Arabe Unie, minée par les défections internes et la faible participation de l’électorat palestinien israélien, elle voit sa participation parlementaire divisée par 2, passant de 15 sièges à 7 ou 8 selon le sondages sorties des urnes mardi soir. Elle, au moins, ne devrait pas être invitée à entrer dans le marigot de la « seule démocratie du Proche-Orient ».

CAPJPO-EuroPalestine