Voici le communiqué de presse diffusé depuis dimanche, et qui a été repris par une série de médias, dans lequel nous attirons notamment l’attention des pouvoirs publics sur les lourdes responsabilités qu’elles prendraient en donnant libre cours à la provocation programmée au Bataclan.
En l’espace d’à peine deux mois, l’armée israélienne se propose d’organiser
une nouvelle provocation en plein Paris, au Bataclan, en présence du général
Danny Matt, l’un des fidèles compagnons du criminel de guerre Ariel Sharon,
et ancien coordinateur des opérations militaires dans les territoires
occupés.
Par rapport à une précédente provocation, au Palais des Sports en mars, la
soirée annoncée pour le 14 mai à 20 heures au théatre Le Bataclan (50
boulevard Voltaire, 75011 – Paris) pour « renforcer » l’armée israélienne
représente même une escalade.
Elle a lieu à l’occasion de la « Journée de Jérusalem », l’une des
principales manifestations annuelles de l’extrême-droite en Israël, pour
affirmer le caractère irrévocable de l’annexion totale de cette ville. Cette
journée est en particulier l’occasion pour les colons de Cisjordanie de
parader, encadrés par la police, dans le quartier musulman de la Vielle
Ville de Jérusalem.
Les personnes qui sont invitées à payer 150 euros la séance comme « prix de
soutien à Tsahal » pour écouter le groupe musical de l’armée le feront pour
soutenir « Eretz Israël », c’est-à-dire, dans la terminologie coloniale
israélienne, un ensemble géographique recouvrant au minimum les territoires
palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza.
A l’évidence, à l’heure même où Israël défie le monde entier en s’opposant à
toute enquête sur les violations du droit commises par son armée à Jénine et
ailleurs, la tenue de telles réjouissances au Bataclan est assimilable à une
apologie de crimes de guerre, laquelle est punie par la loi.
Alors que le gouvernement français a fait savoir qu’il ne voulait pas que le
conflit israélo-palestinien soit « importé » en France, nous assistons bel
et bien à son importation, avec la présence de généraux israéliens venus
collecter de l’argent pour leur armée. Armée qui sera protégée par les mêmes
nervis d’extrême-droite qui ont grièvement blessé de nombreuses personnes en
France récemment, dont un commissaire de police, le 7 avril dernier, et cela
en toute impunité à ce jour.
L’armée d’occupation israélienne sera-t-elle en outre à nouveau protégée par
la police française, comme cela fut le cas au Palais des Sports en mars
dernier ? Faut-il rappeler que cette police financée par l’ensemble des
Français est censée assurer la sécurité des citoyens et non celle de l’armée
israélienne ? Imagine-t-on que cette même police assure la protection d’une
collecte de fonds, au profit de l’armée irakienne, voire du Hamas ?
Nous mettons en garde les pouvoirs publics contre les graves dangers que
fait courir une telle provocation. Nous qui luttons contre les risques de
violences et de replis communautaristes et aspirons à une paix juste au
Proche-Orient, jugeons inacceptable que le gouvernement français prenne le
risque délibéré de tels débordements.
Signataires : Olivia Zémor (Présidente de la Coordination des Appels pour
une Paix Juste
au Proche-Orient), Mouloud Aounit (Secrétaire Général du MRAP), Jean-Claude
Amara (Droits-Devant), Liliane Cordova-Kaczerginski (Vice-présidente de
l’Union Juive Française pour la Paix), Nourddine Mahloul (Coordinateur
national de l’Association des Travailleurs Maghrébins de France),
Jean-Batiste Eyraud (Droit au Logement), Jacques Gaillot (Partelia),
Patrick Farbiaz (Président de la Commission Internationale des Verts), Karim
Latifi (Président de Citoyens du Monde), Arlette Laguiller (Lutte Ouvrière),
Edith Soboul (Alternative Libertaire), Catherine Gégout (Conseillère de Paris, candidate présentée par le PCF dans la 6ème circonscription 11ème/20ème), Jean-Robert Franco (candidat présenté par le PCF dans la 7ème circonscription 11ème/20ème)