22 mai – Le responsable politique palestinien Marouane (Marwan) Barghouti, arrêté par Israël il y a plus d’un mois à Ramallah, continue d’être soumis à la torture, dénonce l’organisation palestinienne de défense juridique Law.
Le directeur général de LAW Khader Shkirat, accompagné de celui de l’ONG israélo-palestinienne Adalah, a été autorisé mardi à rendre visite à Marwan Barghouti, détenu depuis plus d’un mois au centre d’interrogatoire du « Complexe Russe » à Jérusalem, indique l’association dans un communiqué de presse.
« Hier (lundi, NDLR), Marwan Barghouti a été conduit au dispensaire de la prison. Il souffre de douleurs aux mains et dans le dos, causées par la position physique à laquelle il est soumis : les mains et les jambes de Barghouti sont en effet liées à une petite chaise, laquelle est inclinée vers l’avant de telle façon que le prisonnier ne peut avoir une position assise stable », écrit l’association.
« En raison de la présence de pointes, qui ressortent de la chaise sur laquelle il est forcé de s’asseoir des heures durant, son dos saigne. Cette position forcée, également appelée ‘shabeh’, est une méthode de contrainte physique classiquement utilisée par le service de sécurité israélien, le Shin Bet », poursuit-elle.
Depuis son arrestation, Barghouti est soumis à des privations de sommeil d’environ 20 heures par jour, méthode elle aussi couramment pratiquée par le Shin Bet.
Pourtant, Israël est signataire d’une série de conventions internationales condamnant le recours à la torture et autres traitements inhumains.
En outre, les interrogateurs de Barghouti ont multiplié les menaces, notamment en lui déclarant qu’ils allaient tuer son fils, lui aussi actuellement incarcéré, dans la prison d’Ashkelon (Israël). Ils lui ont également indiqué que le Premier Ministre Ariel Sharon avait donné des ordres pour qu’il passe « aux aveux », et confesse qu’il est un « terroriste ».
Marwan Barghouti est un membre élu du conseil législatif palestinien, bénéficiant de l’immunité parlementaire, qui a été enlevé par les troupes d’occupation israéliennes à Ramallah, rappelle enfin l’association, en exigeant la libération immédiate du prisonnier.