19 novembre – Le nouveau leader du parti travailliste israélien, Amram Mitzna, a pris mardi l’engagement, s’il gagne les prochaines élections législatives du 28 janvier, de faire évacuer totalement les colons de Gaza.
Cet engagement, annoncé dans le journal Haaretz mardi matin alors que les membres du parti travailliste votaient le jour même pour élire leur futur leader de campagne électorale (les résultats diffusés mardi soir ont donné Mitzna largement gagnant face à son concurrent Benyamin Ben-Eliezer) représenterait, s’il était tenu, une première dans le paysage politique israélien.
Depuis l’occupation des territoires palestiniens en 1967, en effet, Israël n’a jamais fait la moindre concession aux Palestiniens en termes de colonisation : pas une seule implantation n’a ainsi été démantelée, ne serait-ce que pour adresser un signal de bonne volonté dans les processus de négociations, en Cisjordanie ou à Gaza.
La colonisation israélienne de Gaza est faible démographiquement : quelques milliers de personnes seulement, mais qui, entre les colonies et les très nombreuses forces armées présentes à leurs côtés, occupent 40% de ce minuscule territoire (360 kilomètres carrés en tout), et ajoutent à l’oppression d’une population palestinienne (1,4 million d’habitants) déjà entièrement bouclée par Israël.
Néanmoins, l’annonce de Mitzna sur Gaza est un signe de sa volonté de faire une campagne « colombe » plutôt que « faucon » , dans les limites archi-étroites de la vie politique israélienne actuelle s’entend.
Car sur l’essentiel, à savoir les termes d’un règlement d’ensemble du conflit israélo-palestinien permettant d’arriver à une paix juste, Mitzna se garde jusqu’à présenu de tout engagement sérieux.
S’agissant de la Cisjordanie et de Jérusalem, il évoque en effet la reprise de discussions, mais sur une base minimale, assez voisine de la tristement célèbre « offre généreuse » de Barak à Camp David (été 2000) : à savoir, annexion à Israël des colonies de Cisjordanie les plus proches de la « Ligne verte » (frontières de 1967), restitution d’une partie seulement des zones de peuplement palestinien de Jérusalem-Est, et démantèlement des seules colonies restées à l’est de la nouvelle « ligne de défense ». Pas d’évocation, à ce stade, du sort de la vieille ville de Jérusalem, encore moins de la question des réfugiés.