3 décembre – Rome – Le Programme Alimentaire Mondial (PAM), une des agences spécialisées de l’ONU, a élevé une protestation contre Israël, après la destruction volontaire, par l’armée israélienne à Gaza, de plus de 500 tonnes d’aide alimentaire entreposées par l’organisation.
(Au cours de cette opération, 2 civils palestiniens ont été assassinés par l’armée, et 20 autres blessés).
Dans un communiqué, le PAM demande à Israël de le rembourser pour la perte subie.
Les aliments, farine, riz et huile, étaient stockés dans un entrepôt à Djabalia, dans le nord de la bande de Gaza, qui a fait l’objet d’une enième attaque de l’armée israélienne le samedi 30 novembre.
« Le fait que le PAM n’ait même pas été autorisé à déménager les stocks est particulièrement inquiétant », déplore dans un communiqué Jean-Luc Sibiot, le directeur régional du PAM.
La nourriture était stockée au rez-de-chaussée d’un immeuble de trois étages, et était très clairement estampillée PAM, poursuit l’agence. Elle avait été acquise grâce à des dons de la Commission européenne et de la Suède, et devait être remise au ministère palestinien des Affaires sociales, pour distribution à 41.300 habitants de Gaza nécessiteux. Cela représentait une valeur de 275.000 euros environ.
A 22h30 samedi, l’armée israélienne, avec 6 blindés, a pris position devant le bâtiment.
Les soldats ont alors ordonné aux habitants d’évacuer, et ont commencé à fouiller les lieux avec des chiens.
Puis les chars se sont attaqués à l’entrepôt, dont chaque entrée portait des panneaux « PAM ». Le propriétaire des lieux a ensuite vu les soldats placer des bâtons de dynamite un peu partout dans le bâtiment, et à minuit, une série d’explosions ont été entendues, suivies d’un tir de projectile par hélicoptère.
En tout état de cause, « le PAM aurait dû être autorisé à évacuer la nourriture. Cette action a été perpétrée au mépris des principes humanitaires élémentaires », ajoute Jean-Luc Sibiot.
Le PAM apporte actuellement une assistance alimentaire à environ un demi-million de Palestiniens des territoires occupés, tandis que les ONG apportent une aide à 120.000 autres, soit au total, plus du quart de la population de Gaza et de Cisjordanie. C’est à Gaza et dans la région de Jénine que les besoins sont le plus criants.
