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OUI, LA FAIM EST LA EN CISJORDANIE ET A GAZA, INDIQUE L’ONU

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23 décembre – La faim est effectivement en train de faire son apparition à Gaza et en Cisjordanie, et cela est uniquement dû à la politique d’étranglement de l’économie palestinienne développée par Israël, selon le Commissaire Général de l’Agence des Nations-Unies pour les Réfugiés Palestiniens (UNWRA), Peter Hansen.


« Le monde s’est habitué à l’idée que la faim se manifeste par ces joues creusées et ces ventres distordus que l’on observe dans les famines africaines. Mais aujourd’hui dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, une faim insidieuse a saisi les Palestiniens. Cachée dans le sang anémié des enfants ou perdue dans les statistiques d’une croissance bloquée, une malnutrition terrible et silencieuse assaille les Palestiniens », écrit Peter Hansen, dans les colonnes du journal indien The Hindu.

« Les populations de Gaza et de la Cisjordanie ont souffert depuis deux ans de check-points, de bouclages et de couvre-feux qui ont ravagé leuir économie. Plus de la moitié d’entre eux sont désormais au chômage et plus de 60% sont passés en-dessous du seuil de pauvreté. Les effets de ce désastre économique se sont d’abord fait sentir par l’épuisement des économies des ménages, puis par un endettement croissant, et la vente contrainte des maigres possessions familiales. Seuls les structures familiales larges et la forte vie communautaire qui caractérisent la société palestinienne ont sauvé les territoires occupés de l’écroulement complet auquel on aurait pu assister, ailleurs dans le monde, en face d’une baisse aussi rapide du revenu local. Dans les territoires occupés, chaque dollar disponible est partagé, Toute personne qui a un revenu régulier, ou un cousin qui travaille à l’étranger, soutient financièrement jusqu’à 7 autres adultes », poursuit-il.

L’AVENIR DE TOUTE UNE GENERATION D’ENFANTS DESORMAIS COMPROMIS

« Cependant, après deux années d’intifada, la misère se fait sentir de manière croissante au niveau de l’estomac. Pour les experts, les Palestiniens commencent à souffrir de ce que l’Organisation Mondiale de la Santé appelle ‘la faim cachée’, c’est-à-dire, principalement, de déficits en micronutriments. C’est peut-être moins frappant que les malnutritions dues à des déficits en protéines qui caractérisent les situations d’urgence en Afrique. Mais à l’échelle où le phénomène est maintenant observé en Palestine, c’est tout aussi grave. Car des enfants qui souffrent de déficits en micronutriments sont des enfants dont le développement et la croissance ne seront pas normaux ; leur apprentissage cognitif est altéré, parfois de manière grave et irréversible ; de même, leur système immunitaire est atteint ; tant chez l’adulte que chez l’enfant, les capacités mentales et physiques sont touchées. Dans des cas extrêmes, cela peut conduire à la cécité, et à la mort. C’est donc le développement physique et mental de toute une génération d’enfants palestiniens qui est aujourd’hui en jeu. Une étude actuellement en cours, financée par l’Agence des Etats-Unis pour l’Aide au Développement (USAID) révèle notamment que 80% des enfants de Gaza et de la Cisjordanie ont des apports en zinc et en fer insuffisants, c’est-à-dire des déficits responsables d’anémie et qui conduisent à un affaiblissement du système immunitaire. Plus de la moitié d’entre eux, dans chacun des deux territoires, ont en outre des apports insuffisants tant en calories qu’en vitamine A », écrit Peter Hansen.

« Surtout, si aujourd’hui plus de 20% des enfants palestiniens souffrent de malnutrition chronique ou aigue, cela est dû uniquement à l’intervention de l’homme. Ce n’est pas la sècheresse qui frappe Gaza et la Cisjordanie, ni de mauvaises récoltes, et vous pouvez même souvent y trouver des magasins pleins de nourriture. Mais la faillite du processus de paix et la destruction de l’économie locale par la politique de bouclage imposée par Israël ont produit autant d’effets qu’une terrible catastrophe naturelle. Les femmes enceintes et les femmes allaitantes souffrent elles aussi : en moyenne, elles ont un apport calorique inférieur de 15 à 20% à ce qu’il était en 2000. L’anémie qui en résulte, les déficits en acide folique et en protéines menacent leur propre santé et le développement normal de leurs enfants », explique le responsable onusien.

L’UNWRA est la principale organisation d’assistance présente dans les territoires. Avant le début de l’intifada, elle apportait une aide à environ 11.000 familles de Gaza et de Cisjordanie, principalement de celles qui avaient perdu leur chargé de famille, ou qui présentaient des vulnérabilités particulières. Mais au cours des deux dernières années, le programme d’aide alimentaire d’urgence de l’UNWRA a explosé, et concerne aujourd’hui 220.000 familles, pas loin de la moitié de l’ensemble des foyers palestiniens. Pour financer cet énorme effort de sécurité internationale, et d’autres programmes d’urgence, l’UNWRA s’est tournée vers la communauté internationale, à laquelle une série d’appels ont été lancés. Le dernier en date, destiné à couvrir les besoins alimentaires du premier semestre de l’année qui vient, comporte une demande d’aide de 32 millions de dollars. Le fait que cet argent n’arrive finalement pas, parce que la crise palestinienne présente peu de visibilité de ce point de vue, serait particulièrement déplorable » » s’alarme Peter Hansen.

« On ne voit pas encore en Palestine ces visages squelettiques que des caméras de télévision sauraient filmer, ni ces ventres ballonnés donnant mauvaise conscience au monde, et le poussant à agir. Les Palestiniens souffrent d’une faim occulte, et vivent l’horreur tranquille d’une génération qui sera physiquement et mentalement marquée pour le reste de son existence », conclut-il.

Peter Hansen, Commissaire Général de l’UNWRA

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