26 décembre – L’armée israélienne a intensifié ses opérations de répression généralisée des Palestiniens, assassinant jeudi au moins 8 d’entre eux, par fusillades dans les rues ou assassinats ciblés, selon un décompte établi avant la fin de la journée par les médias israéliens et palestiniens.
A Ramallah, des témoins ont vu des soldats israéliens, habillés en civil, abattre en pleine rue Bassam Ashkar, un homme de 25 ans, puis jeter sa dépouille dans des véhicules blindés de l’armée venus les chercher. Du même convoi blindé, les soldats ont ensuite ouvert le feu de manière indiscriminée sur des passants, tuant un lycéen de de 19 ans, Mahdi Samir Abou Ubeid.
Mais c’est à Naplouse, une fois de plus, que la journée à été la plus sanglante. Au cours de la matinée, l’armée israélienne a ainsi tué deux militants du Tanzim, puis a ouvert le feu sur des jeunes qui manifestaient contre le couvre-feu : deux adolescents ont été tués, et des dizaines d’adolescents et d’enfants ont été blessés.
A Tul Karem, c’est à une exécution sommaire qu’ont procédée des gardes-frontières également en civil. Les militaires ont ainsi arrêté Djamal Yehi, 28 ans, présenté comme un « chef » local des brigades des martyrs Al-Aqsa, puis l’ont fusillé a bout portant. L’armée n’a pas démenti cette version palestinienne des faits, indiquant seulement qu’un médecin militaire dépêché sur les lieux n’avait pu ramener l’homme à la vie.
De fait, Israël a franchi ces derniers jours un nouvel échelon, en matière d’impunité de tels crimes. Les « grandes puissances » (Etats-Unis, Union européenne, Russie, Nations-Unies) ont ainsi renoncé, il y a quelque jours, d’exiger d’Israël qu’il renonce, ne serait-ce que temporairement, à ce type de crimes de guerre.
Plus généralement, fort du climat de pré-guerre contre l’Irak qu’il a lui-même largement appelé de ses vœux, le gouvernement d’Ariel Sharon a intensifié ses opérations contre le peuple palestinien depuis le début du mois : le cap des 5.000 prisonniers palestiniens vient ainsi d’être franchi, la majorité d’entre eux étant détenus à titre dit administratif, c’est-à-dire sans mise en examen et pour des durées indéterminées.
Et à Bethléem, où les blindés s’étaient éloignés de quelques centaines de mètres de la basilique de la Nativité le temps de la messe de Noël, l’armée a réoccupé jeudi l’ensemble de la ville, y poursuivant ses ratissages.