29 décembre – L’Egypte a diffusé dimanche un projet d’accord entre le Hamas et le Fatah, aux termes duquel le Hamas se déclare d’accord pour cesser d’attaquer Israël, pourvu que l’armée israélienne se retire sur les positions qu’elle occupait en septembre 2000. C’est-à-dire, qu’Israel retire ses troupes des villes palestiniennes anciennement « autonomes » de Cisjordanie (zone dite A), a annoncé l’agence américaine Associated Press.
La restitution à Yasser Arafat de sa liberté de mouvement est une deuxième condition à cette offre de cessez-le-feu, ajoute l’agence.
Le chef des services secrets égyptiens, Omar Suleiman, a organisé au cours de la semaine une rencontre entre représentants des différents partis palestiniens, Hamas et Fatah notamment, aux fins de les convaincre de suspendre les attaques contre les Israéliens.
De sources proches des négociateurs, poursuit l’agence américaine, les délégués du Hamas et du Djihad Islamic ont promis à Omar Suleiman de militer en faveur d’un apaisement, mais à condition qu’Israël suspende de son côté sa politique d’assassinats ciblés de militants palestiniens.
Or, Sharon et son ministre Shaul Mofaz ont au contraire augmenté ces dernières semaines leur stratégie d’assassinats, en dépit de critiques du procureur général d’Israel, qui a dénoncé publiquement dimanche le caractère criminel et totalement illégal de ces assassinats. D’ailleurs, alors même que les négociations se tenaient cette semaine au Caire, l’armée israélienne a au contraire intensifié ses meurtres, y compris l’exécution sommaire de militants déjà captifs, tuant 10 Palestiniens au cours de la seule journée de jeudi.
Le ministre de l’Autorité Palestinienne Nabil Shaath a d’autre part annoncé dimanche que l’Egypte hébergerait une nouvelle rencontre inter-palestinienne au cours de la première semaine de janvier, au Caire, aux fins de produire une plate-forme politique commune.
Disposant d’un tel document, l’Autorité Palestinienne chercherait alors à négocier avec Israël un trêve en deux temps : moratoire immédiat sur les attaques à l’intérieur d’Israël puis, lorsqu’Israël se serait retiré sur les positions de septembre 2000 (qui incluent le maintien d’une occupation sur la plus grande partie des territoires palestiniens, il faut le rappeler), moratoire sur les actions armées à l’intérieur de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, a ajouté Nabil Shaath.
A GAZA, LE « CHEF SPIRITUEL » DU HAMAS PROMET LA FIN D’ISRAEL D’ICI … 2025 !
Dans le même temps, le « chef spirituel » du Hamas, cheikh Ahmed Yassine, a promis la fin de l’Etat d’ Israël d’ici l’an 2025, lors d’un rassemblement organisé à Gaza vendredi pour le quinzième anniversaire de la création du mouvement islamiste palestinien a rapporté l’AFP.
« L’Etat d’Israël aura cessé d’exister d’ici la fin du quart de siècle. Je vous demande d’être patients », a proclamé cheikh Yassine devant une assemblée de 30.000 membres ou sympathisants du mouvement radical.
« Nous poursuivrons nos opérations de martyrs jusqu’à la fin de l’occupation israélienne », a ajouté le fondateur du Hamas en 1987 en allusion aux attaques suicide.
La branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, est responsable de la plupart des attentats suicide depuis 1994.
En dépit de ses menaces de poursuivre le « Jihad » (guerre sainte) cheikh Yassine a approuvé « les discussions sur l’union nationale » engagées au Caire entre son organisation et le mouvement Fatah du président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat.
Ces discussions doivent reprendre et porter sur les moyens de coordonner les positions respectives du Fatah et du Hamas concernant la poursuite de l’Intifada et une éventuelle suspension des attentats contre Israël.
« Nous devons être unis pour faire face à l’occupation israélienne », a encore affirmé cheikh Yassine, dont l’organisation a une audience croissante depuis le début de l’Intifada fin septembre 2000.
Pour montrer leur bonne volonté, des orateurs ont indiqué à la foule par hauts parleurs que le Hamas a cédé aux pressions de l’Autorité palestinienne en acceptant que ses membres s’abstiennent de porter des armes durant le rassemblement.
Dans l’immense foule, seuls quelque 200 manifestants brandissaient des armes en plastique, tandis que certains mettaient le feu à un char en carton ainsi qu’à des drapeaux israéliens, américains et britanniques, indique encore l’AFP.
