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SACCAGE D‘HEBRON : GUSH SHALOM DENONCE UN OFFICIER SUPERIEUR

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6 février – L‘organisation pacifiste israélienne Gush Shalom dénonce, dans un courrier rendu public, un lieutenant-colonel de l‘armée israélienne, responsable des opérations de saccage de la ville palestinienne de Hébron, la semaine dernière. (traduction Tarek Naaba).


Destinataire :
Brigadier-General Menachem Finkelstein
Judge-Advocate General
IDF, Israel
Fax 972-3-5694370

Cher Monsieur,

Jeudi 30 janvier 2003, les médias ont rapporté l’invasion de la ville d’Hébron et sa mise sous couvre feu total par l’armée israélienne. Cette double opération impliquait les Forces de Défenses Israéliennes (FDI) dans une proportion jamais atteinte pour cette ville.
Le soir même, les journaux télévisés des deux chaînes israéliennes Channel 1 et 2, ont diffusé des interviews répétées de l’un des officiers : un lieutenant colonel aux commandes de l’opération identifié uniquement par son prénom, Eran, et sa responsabilité de commandant du bataillon Shahm.
Dans les différentes interviews, le lieutenant colonel Eran a systématiquement répété :
« C’est notre intention d’appliquer de fortes pressions sur la population de manière à lui faire expulser d’elle-même les terroristes de son sein ».

En effet, à partir de ce jour les échos dans les médias israéliens et internationaux, les découvertes des différentes organisations des droits de l’homme et ce que nous apprenons directement d’Hébron par téléphone, concourent à donner l’image d’actes graves dont la majorité semblent principalement destines à nuire à la population civile et à sévèrement entraver sa vie quotidienne.

Entre autres choses, nous avons entendu parler de rues d’Hébron fermées à la circulation, bloquées par des monticules de terre ou d’énormes blocs de béton dispersés à quelques centaines de mètres les uns des autres et découpant la ville en une série d’enclaves isolées ; la fermeture générale des radios et télévisions locales – précisément au moment où la population emprisonnée chez elle par le couvre feu en a le plus besoin ; l’invasion par des soldats israéliens de bureaux de l’Autorité palestinienne – dont les fonctions étaient strictement civiles et vitales pour la population – la destruction du matériel informatique, du mobilier, l’expulsion des employés et la condamnation par soudure des portes des locaux ; la destruction au bulldozer du marché aux légumes d’Hébron – ce qui implique la destruction d’au moins une centaine d’étalages et la perte de beaucoup de produits alimentaires dans une ville déjà très appauvrie ; enfin, la destruction de 22 maisons en l’espace d’une journée et ce, principalement sur des terres convoitées, depuis longtemps, par des colons israéliens pour l’extension de leurs propres enclaves armées, avec comme excuse que ces maisons auraient été « construites illégalement ».

La combinaison des déclarations de l’officier pré-cité – probablement interviewé avec l’autorisation du porte-parole de l’armée – et des témoignages de terrain, indique clairement et sans équivoque possible une politique de punition collective contre la population d’Hébron.
Ceci constitue une violation nette de la 4e Convention de Genève ratifiée par Israël.
Nous vous demandons de rappeler au Lieutenant-colonel Eran la gravité de ses actes et les conséquences sévères qu’ils pourraient avoir pour lui-même, pour l’armée israélienne et pour l’Etat d’Israël, suite au fait qu’il ait assumé publiquement sa responsabilité personnelle dans la violation des lois internationales, son identité ayant été gardée secrète.

De plus, nous aimerions que vous rappeliez leurs responsabilités aux supérieurs de cet officier. Soit la politique dont il parle se fait avec leur assentiment, sous leurs ordres, soit elle se fait de sa propre initiative sans qu’ils ne l’arrêtent pour autant. Dans les deux cas, ils partagent l’entière responsabilité de ces violations de la loi internationale.
Nous espérons que vous accomplirez votre devoir d’officier en charge du respect des Lois au sein de l’armée israélienne.

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