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« ANTISEMITISME » : LE DEPUTE LELLOUCHE PLUS FORT QUE CUKIERMAN

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12 mars – Le député (UMP) de Paris Pierre Lellouche vient de dépasser Cukierman (CRIF) dans la catégorie Pompier/Pyromane, en élargissant le spectre des adeptes de l’antisémitisme en France.


Cukierman, par ailleurs admirateur de Le Pen, a inventé le mois dernier la notion d’alliance antisémite « vert-brun-rouge », manière de dire que les Verts, les fascistes et l’extrême-gauche étaient unis dans un combat contre « les Juifs ». La Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) et Lutte Ouvrière ont porté plainte contre le provocateur.

Mais Pierre Lellouche, lui, fait maintenant dans l’alliance vert-brun-rouge-ROSE.

Dans une interview au journal La Croix, Lellouche s’est en effet permis de parler « d’un antisémitisme venu de l’extrême gauche et des Verts qui a progressivement contaminé la gauche modérée, y compris le Parti Socialiste ».

L’affirmation est bien entendu gratuite et scandaleuse, tout comme le sont les accusations portées par le député à l’encontre des autres formations politiques citées.

Mais pour les représentants d’une organisation, le Parti Socialiste, qui n’a cessé depuis plus de cinquante ans de prodiguer, en paroles comme en actes, qu’il soit lui-même au gouvernement ou dans l’opposition, son soutien au gouvernement israélien et à ses relais en France (participation en masse aux dîners annuels de Cukierman, déchaînements orduriers de responsables PS contre les universitaires de Paris 6, pour ne citer que des exemples récents), la pilule n’en est que plus amère.

Alors, le PS a protesté, et l’un de ses responsables, Pierre Moscovici, a demandé publiquement, mercredi soir sur France-Inter, des excuses à Lellouche. Il ne les a pas obtenues. Lellouche a bredouillé une phrase sans queue ni tête, mais sans faire amende honorable, contribuant ainsi à banaliser encore un peu plus la notion d’antisémitisme. Bref, un pompier/pyromane de plus.

Ce genre d’escarmouches se répétera immanquablement dans le paysage politique français, notamment en raison de l’aggravation de la situation au Moyen-Orient, et du risque de guerre contre l’Irak.

Lellouche, tout comme Israël, son gouvernement, son armée, et une collection d’institutions et organisations juives (le président du CRIF, la Ligue de Défense Juive, sans parler des innombrables lobbys juifs américains), appuient à fond la croisade de Bush contre l’Irak, et pour la création d’un « nouvel ordre régional » au Moyen-Orient, destiné à y assurer l’hégémonie américano-israélienne.

Le « nouvel ordre » pouvant bien entendu comprendre, pour Ariel Sharon et ceux qui le soutiennent, une « solution » du problème palestinien, par expulsion massive des Palestiniens de Cisjordanie, de Gaza, voire d’Israël.

Mais la position du gouvernement et de l’opinion publique français étant ce qu’elles sont vis-à-vis au regard de la crise irakienne, les sharoniens français se retrouvent cependant dans une position complexe. Ils laissent les trublions du Bétar et de la Ligue de Défense Juive manifester leur soutien à Bush (150 à 200 jeunes fascistes rassemblés Place de la Concorde le 2 mars dernier), ils assurent de leur sympathie les quelques députés « atlantistes » qui critiquent la position de Chirac et Villepin, mais restent discrets sur ce dossier.

A condition qu’on n’expose pas leurs responsabilités politiques : dans ce cas, l’invective est vite trouvée, et c’est toujours la même : ceux qui critiquent sont des antisémites.

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