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PROCES CONTRE LE MAIRIE DE SECLIN A PROPOS DU BOYCOTT DES PRODUITS ISRAELIENS : BEREZINA POUR LES PARTIES CIVILES

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Lille 12 mars – Ils ont voulu un procès et ils l’ont eu ! L’association cultuelle israélite du Nord et Monsieur Bensoussan, « simple particulier », ainsi que le Parquet ont dû boire mercredi la coupe jusqu’à la lie.


Devant une assistance nombreuse (tout le monde n’a pu rentrer dans salle du tribunal) et un parterre consistant de journalistes, ceux qui poursuivaient Jean-Claude Willem, maire communiste de Seclin pour avoir demandé aux cantines scolaires de boycotter les produits israéliens en raison des violations du droit international et des droits de l’homme par le gouvernement israélien, ont dû s’en mordre les doigts.

Le procès a été en fait celui de la politique israélienne et une tribune publique en faveur du boycott et de toutes les actions non violentes qui peuvent permettre de combattre l’impunité dont bénéficient l’Etat israélien et son armée.

L’association cultuelle israélite et son avocat nous ont resservi leur menu à plat unique : les Juifs de France sont en butte à de perpétuelles persécutions et dans ce climat, l’antisionisme ne peut être que de l’antisémitisme, et toute critique assimilée à une incitation à la haine raciale.

S’appuyant sur des déclarations de Luc Ferry ou encore de Raffarin lors du dîner du CRIF, ils ont eu le culot d’affirmer qu’il était exclu de demander des sanctions contre Israël, car « Israël est un Etat juif et la présence même de ce mot accolé à cet Etat interdit toute attaque, qui vise par ricochet l’ensemble des Juifs où qu’ils soient ! »

Et pas de question de discuter du fond du problème, de la politique coloniale de cet Etat et de ce qu’il fait subir aux Palestiniens. On nous a déclaré que « la nébuleuse des droits de l’homme » ne pouvait constituer le fondement d’une action comme celle du boycott et que tout ce qu’on pouvait dire de politique, c’est qu’Israël était un Etat démocratique contrairement à ses voisins arabes.

Un petit couplet sur le fait que Jean-Claude Willem était d’autant plus coupable qu’il avait agi en qualité de maire, qui serait tenu de s’abstenir de faire de la politique auprès de ses administrés.

Et pour clore sa plaidoirie, l’avocat de la partie civile, Philippe Lefèvre, a déclaré que le Garde des Sceaux en personne aurait estimé que le maire de Seclin avait commis une infraction et demandé de ce fait au parquet de poursuivre.

Inutile de dire que les témoins venus déposer à la barre : Olivia Zémor (présidente de CAPJPO, Claude Dancette, président de l’Association Médicale Franco-Palestinienne du Nord-Pas de Calais, et Michel Warschawski arrivé directement de Jérusalem, tout comme l’avocat de la défense, Me Daniel Joseph ne se sont pas privés de développer leurs arguments en faveur du boycott, de donner une idée des exactions commises par l’armée israélienne dans les territoires occupés, de la politique d’apartheid pratiquée par le gouvernement israélien et de s’appuyer sur de très nombreux témoignages de Juifs et d’Israéliens qui ne se gênent pas pour dénoncer la politique criminelle d’Israël et l’absence de sanctions prises par la communauté internationale face à l’ensemble des violations des résolutions de l’ONU comme des Conventions de Genève.

L’Irak est bombardée pour de telles violations, alors que des sanctions économiques ne seraient pas envisageables contre Israël !

L’antisémitisme, avons nous expliqué, est généré par la politique de Sharon, l’impunité dont elle jouit, ainsi que les méthodes d’intimidation pratiquées pour faire taire ceux qui critiquent cet état de fait et qui se prétendent de manière abusive les représentants de l’ensemble des Juifs de France.

Là-dessus, quelle ne fut pas la surprise générale lorsque le procureur de la République adjoint, Gérald Vinsonneau, qui était à l’origine du déclenchement des poursuites, expliqua calmement qu’il ne voyait aucune infraction caractérisée dans les propos du maire de Seclin. Et qu’il fit référence à la liberté d’expression et sur les nombreux précédents de boycott qui n’avaient jamais entraîné de poursuites judiciaires.

Pourquoi alors la Parquet avait-il poursuivi ? « Simplement pour permettre le débat et la liberté d’expression », répondit-il. En préconisant donc de fait la relaxe.

Comme quoi le Parquet, même quand le Garde des Sceaux lui demande de poursuivre, peut garder les idées claires, et faire preuve d’indépendance.

toutefois, Daniel Joseph, avocat du maire, souligna la gravité que constitue le fait de mettre en position de prévenu et de traîner en justice une personne, « juste pour permettre la débat ».

Et pendant près d’une heure, puisque le Parquet avait voulu ouvrir le débat, il fit en sorte que personne ne se soit dérangé pour rien et énuméra toutes les violations du droit par Israel, s’appuyant sur les rapports d’Amnesty International et de très nombreux témoignages, mais également en évoquant les menaces du Bétar et d’autres extrémistes juifs, .
Et Joseph Daniel a très justement conclu en soulignant : « Cette audience, qui n’aurait pas dû avoir lieu, aura eu le mérite de populariser des moyens d’actions non violents pour une paix juste au Proche-Orient ».

Le jugement sera rendu le 26 mars.

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