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IRAK, PALESTINE : LES « GRANDS », CHIRAC COMPRIS, PREPARENT LE HUIS CLOS DU MASSACRE

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17 mars – Contre la volonté des peuples du monde, qui ont encore défilé par millions ce week-end, toutes les grandes puissances, dont la France, donnent depuis dimanche leur feu vert aux forces anglo-américaines pour attaquer l’Irak, et à Israël pour porter des coups encore plus durs au peuple palestinien, dans le silence si possible le plus total.


Israël a augmenté les enchères, dimanche, en assassinant, pour la première fois, une militante pacifiste étrangère, la jeune Américaine Rachel Corrie, 23 ans, écrasée par un bulldozer militaire dans la bande de Gaza, alors qu’elle tentait de s’opposer à une énième opération de destruction de maisons palestiniennes par l’armée israélienne.

Le message d’Ariel Sharon se veut clair, à l’attention des militants pacifistes étrangers. Il consiste à leur dire : « Désormais, ne vous croyez pas plus protégés, avec vos passeports, y compris s’il s’agit de passeports américains, que les Palestiniens. En venant aider ces derniers, vous subirez le même sort qu’eux ».

Et pour faire bonne mesure, l’armée israélienne, après l’annonce de la mort de Rachel Corrie, a effectivement augmenté ses violences dans cette même bande de Gaza, tuant 9 Palestiniens –dont un bébé- dans la seule nuit de dimanche à lundi.

Les garanties que le gouvernement israélien peut continuer dans cette voie, sans avoir rien à craindre des puissances occidentales, sont arrivées de tous côtés dans l’intervalle.

Tant les Etats-Unis que la Grande-Bretagne, mais aussi la France, ont officiellement recommandé à leurs ressortissants respectifs de quitter Israël dans les plus brefs délais.

Les prétextes invoqués ne tiennent pas la route. Il s’agirait, en effet, de mesures de précautions, dans la perspective d’une attaque de l’Irak par les armées anglo-américaines, et d’éventuelles représailles de l’Irak contre Israël.

Mais de l’aveu même des responsables militaires israéliens, le risque de représailles irakiennes est extrêmement limité, et le risque que ces hypothétiques représailles puissent faire des dommages, humains et matériels, en Israël, l’est plus encore.

Certes, le climat de psychose entretenu par les dirigeants israéliens a déjà fait des victimes en Israël même : une mère de famille palestinienne israélienne de Kafr Qassem et ses deux enfants qui s’étaient endormis dans une chambre hermétiquement scellée, conformément aux instructions gouvernementales, et qui ont été asphyxiées dans leur sommeil par un poêle à charbon défectueux.

Dans le cas de la France, les consignes d’évacuation, que l’on peut lire depuis samedi sur le site de l’ambassade de France à Tel-Aviv, ont quelque chose de plus odieux encore.

D’abord parce qu’elles entérinent cyniquement, et en toutes lettres, l’agression de l’Irak, au mépris du droit international. Ensuite parce qu’elles sont absurdes et hypocrites : le gouvernement français croit-il réellement que les quelque 70.000 Français (dont le plus grand nombre sont également citoyens israéliens) vivant en Israël vont quitter ce pays dans les 48 heures ? Evidemment pas.

Mais le message de l’ambassade, qui vaut bien entendu aussi pour les territoires palestiniens occupés, a une autre portée. Dicté par Sharon, il consiste à dire aux citoyens français présents, ou venant à être présents en Palestine occupée, qu’ils le font à leurs risques et périls, et ne doivent pas compter sur la protection des autorités de leur pays. Tel Ponce-Pilate, M. Jacques Huntzinger, ambassadeur de France en Israël, s’en lave par avance les mains.

Ce faisant, il se conforme au feu vert à Bush officiellement et publiquement délivré dimanche soir par Chirac. Accordant une interview à la chaîne américaine CNN, Jacques Chirac a substantiellement dit deux choses, aussi infâmes l’une que l’autre.

D’une part, qu’il souhaitait une « victoire rapide » de l’agression militaire anglo-américaine. Face à ces deux mots, tous les développements auxquels il s’est livré, dans la même interview, sur la nécessaire poursuite du processus des inspections, sont devenus un pauvre baratin.

Et pour être encore plus concret, Chirac a indiqué que les Etats-Unis avaient fait jusqu’à présent une seule demande à la France, le droit de survoler son espace aérien. Et ce droit leur est donné, a dit Chirac. Comme on le sait, le survol du territoire français par des avions américains ou britanniques n’a pratiquement aucun intérêt militaire pour ces derniers : tout juste permet-il, à ceux des bombardiers qui décollent de Grande-Bretagne en direction de l’Irak, d’économiser quelques litres de kérosène. C’est bien pourquoi l’autorisation de survol est d’abord un acte politique d’acceptation de la guerre, qui rend le gouvernement français complice du crime.

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