4 mai – Le secrétaire d’Etat américain Colin Powell a rejeté samedi à Damas la récente proposition syrienne de faire du Moyen-Orient une zone exempte d’armes de destruction massive, ce qui impliquerait qu’Israël renonce à son arsenal nucléaire, chimique et biologique.
La Syrie a déposé le 16 avril devant le conseil de sécurité des Nations unies un projet de résolution demandant l’application des textes de l’ONU faisant du Moyen-Orient, y compris Israël par conséquent, une zone sans armes de destruction massive.
L’ensemble des pays arabes ont décidé de parrainer ce texte.
Dans les jours ayant précédé le dépôt du projet de résolution, Damas avait été accusé par Washington de développer un programme d’armes chimiques.
« Les Etats-Unis ont toujours eu pour objectif de faire en sorte que les conditions soient telles dans cette partie du monde qu’aucun pays n’éprouve le besoin de détenir des armes de destruction massive », a déclaré M. Powell.
Mais, a ajouté le secrétaire d’Etat, « je ne soutiens pas à cette heure une déclaration particulière qui pourrait être mise en avant à des fins politiques ou simplement pour soulever la question ».
Alors que les Etats-Unis essaient de relancer le processus de paix au Moyen-Orient après la fin de la guerre en Irak, la détention d’un arsenal nucléaire par Israël est un secret de polichinelle bien que le gouvernement israélien ne l’ait jamais reconnu officiellement.
La proposition syrienne n’est pas nouvelle. L’Iran et l’Egypte avaient déjà avancé cette idée d’un Moyen-Orient sans armes nucléaires dans les années 1970. Elle avait été reprise en 1980 par l’assemblée générale des Nations Unies.
En 1995, les Etats qui avaient ratifié le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) avaient également demandé que le Moyen-Orient devienne une zone sans arme de destruction massive.
Le principal obstacle à la réalisation de cet objectif est le refus d’Israël de signer le Traité.
Ce traité, signé en 1970, avait été ratifié à la fin de 2002 par 188 pays, dont les cinq grandes puissances nucléaires, à savoir les membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu: les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Russie, la Chine et la France.