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ISRAEL : APPARITION D’UN MOUVEMENT DE SIONISTES RELIGIEUX DISSIDENTS, CONTRE L’OCCUPATION

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21 mai – Les quotidiens Ha’aretz et Yediot Aharonot viennent de faire paraître une publicité, signée par 170 personnes appartenant à la mouvance du Sionisme Religieux, en rupture avec ce courant dont les colons constituent la principale base politique et idéologique.


Voici, transmis par The Other Israel, le texte de ce manifeste dissident, ainsi des extraits d’interviews données par quelques uns des signataires dans la presse.

« Déçus par la direction politique et idélogique du mouvement des Sionistes Religieux, nous, jeunes femmes et hommes religieux, enfants du Sionisme Religieux, avons décidé de prendre la parole.

« Depuis longtemps déjà, notre mouvement traverse une crise profonde. Toute la pensée religieuse est ainsi assujettie au programme de la colonisation de la Judée et Samarie (la Cisjordanie, NDR), pour laquelle on sacrifie l’essence même de notre mouvement : à savoir, la conduite d’une vie respectueuse de la Torah, au sein de l’Etat du peuple juif. Le fait qu’Israël impose sa loi à plus de trois millions de gens contre leur volonté, les déniant des droits élementaires, soulève de difficiles questions morales. Cela fait maintenant plus de trois décennies que cette situation empêche Israël de s’occuper sérieusement de problèmes essentiels, comme ceux des relations entre Religion et Etat, l’éducation de la jeunesse, le fossé entre riches et pauvres, et d’autres questions importantes pour la vie des Juifs dans leur propre pays.

« Tous ces problèmes ont été ignorés par les dirigeants et rabbins du Sionisme Religieux, qui n’ont pour étendard que la colonisation de la Judée et de la Samarie, et sont captifs d’une vision pseudo-religieuse faisant des implantations la fin des fins. Peu de sages osent affronter la réalité, et leur voix n’est guère entendue.

« En l’absence d’une direction valable à la tête du Sionisme Religieux, nous n’avons pas le choix : nous appelons les sympathisants du Sionisme Religieux à reconnaître qu’il faut arrêter d’imposer notre loi aux Territoires, et à consacrer leur énergie à la résolution de ses propres problèmes, trop longtemps négligés, et des problèmes de la société israélienne en général ».

Extraits d’interviews :

Shlomo WAGMAN, 28 ans, économiste consultant : « J’ai passé la majeure partie de mon existence à Alon Shvut, une implantation du Bloc Etzion, au sude de Jérusalem. J’ai passé des check-points de l’armée des milliers de fois. Des milliers de fois aussi j’ai vu, mais sans réellement y prendre garde, de jeunes Arabes croupissnt sur les bas-côtés, attendant de pouvoir passer le check-point. Pour moi, ils étaient en quelque sorte transparents dans le paysage. Je les voyais, mais ne ressentais aucune empathie à leur égard, me disant qu’après tout, nous vivons dans un environnement sécuritaire difficile. Et puis, un jour, toujours à un check-point, j’ai vu un vieux monsieur, qui était avec une petite fille. Ils ne furent pas particulièrement maltraités. On leur avait seulement ordonné d’attendre, et le vieil homme obéissait, résigné. La petite fille aussi avait cet air résigné. C’est à ce moment-là qu’un déclic s’est produit dans ma tête. J’ai soudain compris que tout cela n’était pas une affaire de sécurité. Et que tout ce déploiement de forces armées n’avait d’autre objectif que de m’assurer une belle vie, dans une villa splendide, aux fenêtres ouvrant sur un paysage magnifique, parmi les miens, à Alon Shvut.

C’est le prix d’une telle existence que devaient payer ces centaines de milliers d’êtres humains, personnes âgées, femmes et enfants ne posant aucun problème de risque sécuritaire. A cause de moi, ils étaient contraints d’endurer les checks-points, les fouilles, les bouclages et les couvre-feux, pour que je puisse mener ma petite vie tranquille de Juif observant, dans ma superbe implantation. J’ai alors décidé de pratiquer un retrait unilatéral, le mien. J’ai quitté Alon Shvut peu de temps après, conscient que ce site, que j’adorais, me manquerait sans doute. J’habite maintenant une localité assez hideuse, proche de la Ligne Verte. Je n’arrive pas à expliquer ma cécité passée, ni la cécité de ma famille, et des amis qui vivent toujours là-bas »

Shai BINYAMINI, technicien à Petach Tikva (Israël) : « Pour moi, l’étincelle qui a tout déclenché a été cette déclaration du Rabbin Mordechai Elyahu, ancien Grand Rabbin d’Israël, une grande autorité spirituelle, donc, lorsqu’il a dit que les Juifs avaient bien le droit d’investir les oliveraies des Palestiniens, et de prendre leurs fruits, parce que ‘Dieu ne fait tomber la pluie que pour le bien-être des Juifs’. Il y a eu d’autres choses, aussi : la violence des jeunes colons pendant l’affaire de l’évacuation des avant-postes illégaux de Havat Ma’on et Havat Gilead ; les scènes obscènes qui ont entouré la manipulation de la dépouille de Nathaniel Ozery, ce colon tué par des Palestiniens près de Hébron : une affaire dans laquelle sa famille et ses amis ne cherchaient pas à assurer au mort le repos éternel, mais à l’enterrer dans un lieu qui pourrait être ensuite exploité politiquement ».

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