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PALESTINE : CENSURE A L’ESSEC

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22 mai – La photographe Joss Dray et les organisateurs d’une exposition à l’ESSEC dénoncent, ci-dessous, la censure instaurée par la direction de cette grande école, qui s’est aplatie sous la pression de quelques éléments sharoniens.


Censure à l’Essec ( Par Joss Dray )
Dans le cadre d’une exposition consacrée à l’engagement dans l’art, organisée par l’association Noir sur blanc des étudiants de l’ESSEC la photographe Joss Dray, auteur de nombreux ouvrages, avait été invitée à présenter ses photos consacrée à la Palestine, mercredi 21 mai, dans l’enceinte de l’Ecole.
Cette exposition/installation est une œuvre mise en forme par la scénographe et graphiste Anne-Marie Latrémolière.
En début de matinée, plusieurs personnes se réclamant d’une association Essec-Israël sont venus exiger, dans un premier temps le décrochage du panneau de titre « Les Nouvelles portes de Jérusalem, apartheid isReal »
qui selon ces personnes pouvaient passer pour une « provocation ». Afin de ne pas alimenter l’agressivité d’une de ces personnes, Joss Dray a accepté de déplacer le panneau, puis de masquer le sous-titre : « Apartheid isReal », un débat devant être ouvert le lendemain soir sur le thème : « L’art doit-il véhiculer un message ?». Puis, il a été ensuite demandé à la photographe de retirer les cartes de la Cisjordanie et de Gaza présentées pour situer les lieux où avaient été prises les photos, qui étaient parties intégrantes de l’exposition. Ces cartes mettaient en évidence les colonies israéliennes, ainsi que les barrages militaires en territoires palestiniens occupés.
Pour l’un des censeurs, il n’est pas permis de nommer « Cisjordanie », un territoire qui ne peut, selon lui, que correspondre à la dénomination biblique de « Judée et Samarie ». C’est là le vocabulaire classique des colons israéliens. Un vocabulaire qui nie l’existence de tout droit palestinien à un territoire national.
Etrangement, le directeur de l’organisation générale de l’Essec, appelé en renfort, a lui aussi exigé le retrait des cartes. Non plus au nom d’un vocabulaire de colonisateur, mais au nom du refus de toute polémique, voire de toute politique à l’intérieur de l’école. Un argument trois fois fallacieux :
L’Essec n’est pas un collège. Les élèves ne sont pas des gamins. Ce n’est pas la première fois que le débat politique y fait intrusion.
Un débat légitime devait accompagner cette exposition le 22 mai.
Le président de l’Union des étudiants juifs de France, auteur du livre « le sionisme expliqué à mes potes », accompagné de l’ambassadeur d’Israël avait été pour leur part, autorisé à venir présenter leur point de vue à l’école, courant janvier, sans que cela ne trouble la direction.
En outre, nous ferons observer que si tout débat est légitime, les œuvres ne peuvent être découpées ou censurée au gré des opinions de chacun, nous avons donc été contraint de renoncé à présentée une œuvre ainsi vidé de son sens artistique et politique.
De plus, la carte des territoires palestiniens qui sert de base à toutes les conférences internationales ne peut guère être en elle-même un objet de débat. A moins de considérer que la direction générale de l’Essec n’adhère aux thèses des plus extrémistes des colons israéliens. Et cela, derrière l’argutie du refus de la polémique..
C’est en vérité un acte de censure qui a été commis. L’art peut être engagé, oui, mais pas trop, semble penser la direction de l’école. Car le problème n’est évidemment pas que des militants politiques aux idées bien arrêtées aient tenté là comme ailleurs d’empêcher l’expression d’un point de vue qui n’est pas le leur, mais que des responsables de l’école aient aussi facilement obtempéré.

Maurice Smadja responsable de l’association Iconovox, productrice de l’exposition,
Joss Dray/ photographe,
Anne Marie Latrémolière/scénographe.

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