24 mai – Les services du Premier Ministre israélien ont fait savoir, samedi, qu’Ariel Sharon refusait de rencontrer Dominique de Villepin, à l’occasion du déplacement, dimanche et lundi, du ministre français des Affaires étrangères en Israël/Palestine.
La raison en est que Villepin a refusé de céder aux pressions israéliennes et américaines, et a confirmé qu’il effectuerait bien un déplacement à Ramallah, pour y rencontrer le Président de l’Autorité Palestinienne Yasser Arafat.
Interrogé vendredi en conférence de presse à Paris, Dominique de Villepin a déclaré qu’il était assez grand pour fixer son propre agenda, qu’Ariel Sharon le veuille ou non.
Pendant ce temps, Ariel Sharon a obtenu une nouvelle reculade des Etats-Unis, à propos de leur « feuille de route ».
Le gouvernement américain a ainsi fait une déclaration officielle, disant qu’il « comprenait et prenait très au sérieux » les objections israéliennes à ce plan de travail devant s’échelonner sur 2 à 3 ans, et qu’il en « tiendrait pleinement compte » au cours du processus.
Les « objections » de Sharon, pas rendues publiques de manière officielle, vident le document de tout ce qui s’apparente, de près ou de loin à des concessions israéliennes : par exemple, Israël ne veut même pas que le « gel » de la colonisation (c’est-à-dire l’arrêt de la poursuite de la colonisation, on est ici à des années-lumière d’un retrait des territoires palestiniens occupés) figure parmi les premières étapes du plan.
Ceci ayant été obtenu de Washington, Sharon a déclaré vendredi soir qu’il était prêt à faire approuver sa propre version de la feuille de route par ses collègues en Conseil des Ministres. La comédie pourrait se dérouler dimanche, à moins que des ultras de la coalition gouvernementale israélienne ne s’y opposent.
Pendant ce temps, l’armée israélienne a opéré, samedi, une nouvelle descente en force dans la ville de Tulkarem (Cisjordanie), avec des dizaines de tanks et autres véhicules blindés. Trois militants pacifistes, de nationalité américaine, appartenant à l’International Solidarity Movement ont notamment été arrêtés.