5 juin – Le spectacle donné mercredi soir à Juvisy (Essonne) par la troupe théâtrale des enfants du camp de réfugiés palestiniens d’Aïda à Béthléem a été un grand moment de joie et d’émotion. Plus de 400 personnes, impressionnées par la qualité de la performance et par l’enthousiasme des enfants, les ont applaudis à tout rompre et ont du mal à quitter la petite troupe qui a joué « Nous sommes les enfants du camp », une pièce qui raconte leur vie et celle de leur parents, qui n’ont jamais connu autre chose que l’occupation.
L’expulsion, l’humiliation, l’arbitraire, la révolte et l’espoir ont tour à tour défilé sous nos yeux, par le truchement d’une gestuelle, de chants, de danses et de textes très beaux.
Juste avant la représentation, un meeting organisé par Etienne Chauffour, maire de Juvisy et Michel Berson, président du Conseil général de l’Essonne, en présence notamment de Leila Shahid et d’AbdelFattah Abu Srour, le directeur de la troupe, a permis de resituer le contexte de violence et d’occupation dans lequel ces enfants, bouclés dans leur camp et constamment traumatisés par l’armée israélienne, ont réussi à travailler.
Le grand élan de solidarité, qui a permis leur venue en France, doit se reproduire pour que de nombreuses autres initiatives du même genre voient le jour, a réclamé le public, tandis que quelques supporters de Sharon, membres du PS essayaient en vain de gâcher le plaisir par des interventions assez lamentables comme la tentative de nier la mort du petit Mohamed Durra dans les bras de son père au début de l’Intifada, présentée par certains d’entre eux comme un « trucage ».
Ils avaient auparavant tenté de faire pression sur le maire de Juvisy (également membre du PS) pour qu’il annule cette soirée, mais là encore, ils en ont été pour leur frais. Celui-ci n’a pas cédé à leurs pressions et n’a pu que s’en féliciter face au succès de cette initiative et à la satisfaction exprimée par tous les Juvisiens présents.
L’expérience qui doit se reproduire dans une quinzaine de villes de France d’ici le 21 juillet est donc bien partie. Après un accueil chaleureux à l’aéroport de Roissy lundi, les enfants et leurs animateurs invités dans de nombreuses familles de la région parisienne (il y avait tellement de volontaires pour les héberger que tous n’ont pu être retenus), ont été plus que rassurés de constater qu’un public non arabophone était parfaitement en mesure d’apprécier leur pièce (le livret de la pièce traduite en français est en outre disponible).
A noter, enfin, que le correspondant local du journal Le Parisien, qui avait pu assister à la répétition, a consacré une demi-page à l’événement mercredi, sous le titre « Le témoignage poignant de jeunes Palestiniens », après avoir interviewé plusieurs des enfants de la troupe.
Ceux-ci sont partis jeudi matin pour le Nord-Pas-de Calais, et nous leur souhaitons bonne route !
Ils reviendront à Paris au début juillet.
