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ISRAEL BOYCOTTE LA BBC : QUAND ON VEUT NOYER SON CHIEN, ON DIT QU’IL A LA RAGE

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29 juin – Le gouvernement israélien a annoncé dimanche une mesure importante, le boycottage de la BBC (British Broadcast Company), l’entreprise de radio et télévision pourtant la plus prestigieuse du monde, créditée partout à la surface de la planète pour le sérieux et l’objectivité de ses informations, par rapport à ses concurrentes au moins.


La raison, avouée par le gouvernement d’Ariel Sharon, en est que la BBC a osé diffuser un programme sur les armes de destruction massive, nucléaires et biologiques notamment, développées par Israël, sans le moindre contrôle international. C’est-à-dire, bien évidemment, un secret de polichinelle.

Les mesures de boycottage de la BBC annoncées par le porte-parole du gouvernement israélien, Dany Seaman, sont très concrètes : les producteurs radio et télé du réseau britannique (qui compte de multiples chaînes, dont certaines à diffusion mondiale) ne recevront aucune assistance de la part des autorités israéliennes ; celles-ci « rendront très difficiles » pour les salariés de la BBC les conditions de présence en Israël, et a fortiori de délivrance d’accréditations ; et puis, les représentants des autorités israéliennes n’accorderont plus d’interviews à la BBC, ce qui constitue naturellement le plus court chemin pour accuser ensuite cette dernière de présenter une version unilatérale des événements.

Le programme mis en cause était une émission de télévision, diffusée une première fois en mars sur le réseau britannique de la BBC, mais repassée samedi sur sa chaîne mondiale. L’émission traite du centre de recherches nucléaires de Dimona, du centre de recherches biologiques de Nes Tziona, de l’Israélien Mordechai Va’anunu détenu depuis 17 ans dans son pays pour avoir révélé des secrets sur l’arsenal nucléaire israélien, ou encore du procès intenté à un général de l’armée israélienne pour le même motif.

« Quel est le pays du Moyen-Orient qui n’a pas déclaré les armes nucléaires et biologiques en sa possession ? », résument les auteurs de l’émission, ce qui n’a pas plu aux dirigeants de « la seule démocratie de la région ».

La BBC, entreprise nationalisée mais qui a toujours su conserver un degré relativement élevé d’indépendance par rapport au gouvernement britannique, a une longue et prestigieuse tradition dans la région.

Y compris à propos des dossiers les plus controversés du conflit israélo-palestinien.

Par exemple, sur la question de savoir si les Palestiniens ont quitté leur terre de leur plein gré pendant la guerre de 1948, à l’instigation des gouvernements arabes, ou s’ils en ont été chassés par une armée juive désireuse de conquérir le plus grand territoire possible pour la création d’Israël, c’est la BBC qui sert d’arbitre aux historiens.

A l’instar de leurs confrères palestiniens, les « Nouveaux Historiens » israéliens (Tom Segev, Ilan Pappé, Benny Morris…) considèrent que les archives de la BBC constituent un bon instrument de preuve historique. Or, le service de « monitoring » (surveillance des autres émissions radios) de la BBC, pour la période considérée (premier semestre 1948, et plus particulièrement les mois de mars, avril et mai), n’a trouvé, contrairement aux allégations israéliennes traditionnelles, aucun appel à fuir de la part des radios arabes.

Mais en France aussi, avec l’Appel lancé, depuis Londres, un certain jour du mois de juin 1940, par un obscur général de brigade à titre temporaire nommé Charles De Gaulle, on a appris à connaître, à reconnaître, et à apprécier la BBC.

Le gouvernement israélien conduit son peuple « à tombeau ouvert » vers l’abîme, pour reprendre l’expression du militant anti-guerre israélien Michael Warschawsky. L’annonce relative à la BBC en est une illustration de plus.

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