18 juillet – Les droits à l’alimentation de la population palestinienne de Cisjordanie et de la bande de Gaza sont violés « de manière grave et permanente par les forces d’occupation », a dénoncé vendredi le rapporteur spécial de l’Onu sur le droit à l’alimentation Jean Ziegler.
Lors d’une conférence de presse, à Genève, après une mission sur le terrain, Ziegler a estimé qu’on était en présence d’une « situation humanitaire catastrophique » pour les 3,5 millions de Palestiniens du fait de la politique de bouclage total opérée par Israël.
Ce faisant, Israël contrevient également à la 4ème Convention de Genève sur les obligations des puissances occupantes envers les civils, a-t-il estimé.
Le rapport de Jean Ziegler sera remis en septembre au secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan puis présenté à l’Assemblée générale de l’ONU à New York.
Au cours de sa mission, du 3 au 13 juillet, Jean Ziegler a rencontré des tant des dirigeants palestiniens que des militaires israéliens responsables des territoires occupés.
Ces derniers, a-t-il dit, ont invoqué des impératifs de sécurité pour justifier les mesures qui paralysent l’économie palestinienne et « n’ont pris aucun engagement », renvoyant le problème aux organisations humanitaires. Selon M. Ziegler, « ces raisons de sécurité ne se justifient pas dans plusieurs cas ».
Il a cependant rendu hommage au gouvernement israélien qui « pour la première fois a accueilli officiellement » la mission et qui s’est montré « totalement coopératif ».
Citant des chiffres de la Banque mondiale, il a indiqué que 56% des ménages palestiniens ne mangent qu’une seule fois par jour et que 9,3% des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition grave susceptible de laisser des séquelles permanentes.
Parmi les raisons de cette « tragédie humaine », M. Ziegler a cité l’occupation militaire, le bouclage imposé par les forces israéliennes, la « confiscation des terres » et le « détournement de l’eau » au profit des colons.
