20 juillet – Pascal Boniface, directeur de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), vient d’annoncer sa démission du Parti Socialiste, dont il était membre depuis 1980, en reprochant au PS son “ communautarisme ” et son alignement sur les positions pro-israéliennes des institutions juives de France.
Pascal Boniface affirme que “priorité est donnée à ceux qui, au PS, ont une lecture ethnique du conflit israélo-palestinien”. “C’est le retour en force du communautarisme au sein du PS”, explique-t-il, en rappelant les propos récents de Dominique Strauss-Kahn, qui participait le 22 juin aux “Douze heures pour l’amitié France-Israël”, organisées par les institutions juives et qui, à cette occasion, a “jeté en pâture à une foule hostile” Pascal Boniface, traitant de « misérables » les propos de ce dernier.
Pour rappel, Pascal Boniface qui était délégué national du PS pour les questions stratégiques avait adressé à François Hollande une note interne en avril 2001, dans laquelle il s’interrogeait sur le bien fondé des positions pro-israéliennes de son parti et de ses calculs électoraux dans ce domaine. Il avait osé écrire : “Peut-on diaboliser Haider et traiter normalement Sharon ?”.
L’ambassadeur d’Israël, Elie Barnavi, s’en était mêlé, demandant “ la peau ” de Pascal Boniface et une levée de boucliers s’en était suivie, les institutions juives françaises se lançant dans la bataille avec leurs méthodes habituelles, traitant Pascal Boniface d’antisémite.
En juin dernier, Alfred Gosser, difficilement qualifiable d’antisémite, a lui-même démissionné de l’Express, après avoir publié une critique favorable du livre de Pascal Boniface “ Est-il permis de critiquer Israël ? ” (Editions Robert Laffont). Il n’a guère apprécié les méthodes de son journal qui avait aussitôt publié une série de réactions hostiles à son article, sans même le consulter (comme cela se fait systématiquement pour le courrier des lecteurs), et n’avait pas mâché ses mots concernant le parti pris général de l’Express dans le conflit israélo-palestinien.
Pascal Boniface fait remarquer qu’il exprime une opinion majoritaire au sein du PS où un nombre de plus en plus important d’adhérents s’inquiète des positions de certains dirigeants parisiens et franciliens, qui ne reflètent pas les sentiments de la majorité du Parti, celle-ci n’ayant aucune envie de soutenir inconditionnellement la politique de Sharon.
Mais, “ je préfère reprendre ma liberté ”, indique-t-il car “ la discussion est impossible, c’est un véritable tabou ”
