24 juillet – Un jugement qui vient d’être rendu par un tribunal américain a plongé les autorités israéliennes dans un embarras majeur, rapporte le quotidien Haaretz, dans la mesure où la sentence conclut qu’Israël est bien capable de pratiquer la discrimination raciale à l’encontre d’une partie de ses citoyens.
Une Cour d’appel de Californie vient ainsi d’accorder, et c’est une première depuis la création d’Israël en 1948, l’asile politique à un certain Ibrahim Baballah, 43 ans, citoyen israélien présentant la rare caractéristique d’avoir une mère juive et un père palestinien, originaire d’Acre (Saint Jean d’Acre, Akko), une ville côtière du Nord d’Israël.
Ecoeuré par la vie infernale que lui faisaient les autorités de son pays, en particulier la police et les gardes-côtes qui l’empêchaient de gagner sa vie comme pêcheur, Ibrahim Baballah était arrivé il y a une dizaine d’années aux Etats-Unis. Après des années de procédure, la justice américaine a fini par conclure, dans un mémoire de 16 pages, qu’Ibrahim Baballah était bien victime de persécutions injustifiables dans son propre pays, et lui a accordé le statut de réfugié politique.
Haaretz ajoute que l’affaire fait évidemment grand bruit en Israël, la « seule démocratie du Moyen-Orient », ravalée pour la circonstance au rang de dictature tiers-mondiste, par son plus grand allié qui plus est.
Les résultats de l’enquête journalistique du Haaretz, menée sur le terrain à Acre auprès des frères et du père d’Ibrahim Baballah, corroborent largement les accusations contenues dans le dossier plaidé devant la justice américaine.
Il ne fait pas bon être Palestinien en Israël, à Acre en tout cas, où apparemment tous les pêcheurs arabes ont des histoires à raconter sur le harcèlement et les tracasseries quotidiens, parfois violents, dont ils sont l’objet de la part des forces de l’ordre, en mer comme à terre.
Ibrahim Baballah a-t-il eu droit à un supplément de « sollicitude » policière du fait de ses origines mixtes judéo-arabes ? Pas sûr, disent ses frères, les brimades réservées aux Arabes ordinaires étant suffisantes à en décourager plus d’un.
Nous conseillons à ceux d’entre vous qui lisent l’anglais de prendre connaissance de la longue enquête publiée par le Haaretz. Il s’agit d’un récit poignant, et riche en surprises. Le lien pour cet article titré « Give me a shelter », est le suivant :
http://www.haaretz.com/hasen/pages/ShArt.jhtml?itemNo=322027&contrassID=2&subContrassID=14&sbSubContrassID=0&listSrc=Y
