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LE MUR, SES CONSEQUENCES ET SES DANGERS : UN DOSSIER DE L’AFPS NORD/Pas de Calais

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27 juillet – L’AFPS Nord PdeC et les missions civiles (CCIPPP) ont récemment remis un dossier complet à des journalistes de la région sur le thème : « la feuille de route, les colonies et le mur ». Vous pouvez le consulter sur le site de: www.nord-palestine.org ainsi qu’une carte du mur faite par l’association israélienne B’tselem


Ci dessous deux nouveaux articles sur ce thème, le premier par Azmi Bishara, Député arabe à la Knesset israélienne, le second par Hanan Ashrawi.
Le mur : ses conséquences et ses dangers

Article de Azmi Bishara publié dans Al Hayat du 3 Juillet 2003


Ceux qui voudraient démontrer combien il est facile de jouer avec les vies des gens n’ont qu’à regarder ce qui se passe aujourd’hui en Palestine, où un mur suit sa route en décidant du sort de toute une population. Tandis que le mur psychologique entre l’occupant et l’occupé est parfaitement évident pour tous les enfants Palestiniens, la construction du mur actuel est une marque déposée israélienne qui va bien au-delà des caractéristiques du régime d’apartheid en Afrique du Sud.

Le mur aura 148 km de long dans sa première étape, et sera haut de 8 m. Les travaux de construction ont commencé le 23 Juillet 2002, après approbation en Conseil des ministres à la suite de l’invasion de Mai 2001. Il a transformé l’occupation en un état de fait absolu. C’est une barrière absolue, dont l’impact ne sera pas diminué par la création d’un état Palestinien.
Même la trêve de 1949, qui n’a pas permis l’établissement de la paix, n’a pas été la cause de la mise en place d’un mur ou d’une barrière. Le mur changera toute zone Palestinienne en canton, dont Israël pourra fermer la porte à tout moment. Des experts en matière de sécurité considèrent que la fermeture de la zone de Gaza constitue une expérience sécuritaire qui peut être déployée en Cisjordanie.

Le mur va désorganiser la vie de 67 communautés Palestiniennes, et aura un impact direct sur leurs relations avec leurs terres agricoles. Quinze villages dont les terres agricoles resteront du côté ouest du mur perdront l’accès à leurs propriétés. Les Israéliens ont promis de mettre en place des « portes agricoles », pour permettre aux agriculteurs Palestiniens d’atteindre et de cultiver leurs terres. Mais ce procédé deviendra très probablement une expérience abominable puisque l’accès à ces terres fera l’objet de permis que les Israéliens émettront ou refuseront d’émettre selon leur bon vouloir. L’idée de base est de rendre difficile tout accès des Palestiniens à leur terres, et de les confisquer ultérieurement.

Le mur retiendra 96.500 ares sur son côté ouest, les séparant ainsi de la Cisjordanie. En sus, les courbes et les tournants du mur en retiendront 6550 de plus, tandis que 11.400 ares seront absorbés par la construction même du mur. En plus de tout cela, 18 centres de population Palestinienne resteront du côté ouest ; 19 de plus seront enserrés dans les courbes, restreignant totalement les mouvements de ses habitants. Contrairement aux résidents de Jérusalem, ils n’ont pas de carte d’identité Israélienne les autorisant à aller et venir librement au sein de la Ligne Verte, pas plus à aller en Cisjordanie. Et s’ils y vont, ils ne pourront rentrer chez eux.

Jusqu’ici, le mur a déraciné 83.000 arbres et démoli 35.000 mètres de tuyaux d’irrigation, et détruit 11.400 ares de terres agricoles. Egalement, le mur a annexé à Israël 31 puits, déniant ainsi aux Palestiniens quelque 4 millions de mètres cubes d’eau par an. Construire le mur n’est pas seulement une action de ségrégation raciale, mais aussi un crime de nature politique à l’encontre du peuple Palestinien. Il démarque des frontières politiques. Et lorsqu’il colle à la Ligne Verte, une nouvelle couche lui est rajoutée de l’intérieur, ce qui le sécurise de l’est, et sécurise les colonies qui sont à l’intérieur. Malgré tout, Israël prépare un mur de l’est le long de la vallée du Jourdain. Ce mur fait partie d’un plan de création de nouvelles colonies, dont ceux qui se réjouissent du gel de la colonisation ne sont pas informés. Et si nous incluons les colonies qui s’étendent sur son flanc ouest et est, la mise en place d’un apartheid devient totalement évident, même si de nombreux citoyens d’Afrique du Sud considèrent l’apartheid plus clément.

Pour le Likoud, le mur est une question de sécurité et non une affaire politique, et ce non pas parce que le mur marquera la Ligne Verte mais parce qu’il veut des frontières tortueuses à l’est, en sus d’un mur qui lui sera rajouté de l’ouest et constitutif d’une couche sécuritaire. La Gauche Israélienne, et plus particulièrement le parti Travailliste, non seulement défendent le mur mais ont en plus un groupe de pression au sein de la Knesset pour l’appuyer.

Le cessez-le-feu palestinien offre l’opportunité de traiter de cette importance question pour la communauté Palestinienne et pour ses futures relations avec Israël, après qu’elle ait été négligée par les politiques Palestiniens et Arabes. Il offre également l’opportunité d’organiser des protestations à l’intérieur des zones occupées comme à l’extérieur de celles-ci, en vue de prévenir la construction du mur. Il est aisé de diriger la lutte de cette façon, comme il reste possible d’arrêter la construction du mur.

Pas un seul état au monde n’accepte l’argument d’Israël pour la construction d’un tel mur monstrueux, pas un Etat qui soit en guerre ou en paix, parce que aucune science politique quelconque ne peut accepter des méthodes aussi brutales.

Traduction de l’anglais: Claire Paque voir et imprimer le réseau de murs sur: http://www.france-palestine.org/Articles/mur.php

Il est temps de changer

Communiqué de MIFTAH (association palestinienne dirigée par Mme Hanan Ashrawi) – 8 Juillet 2003


Tandis que les Palestiniens continuent à mettre en oeuvre, de façon unilatérale, les étapes déterminées par les Américains dans leur « feuille de route » vers la paix, les Israéliens restent devoir reconnaître le droit des Palestiniens d’exister, ou de mettre fin à leurs provocations détestables comme exigé par le plan de paix.

Selon la phase I de la « feuille de route » : « Les dirigeants Israéliens émettent une déclaration sans équivoque affirmant leur engagement quant à la conception de deux états en vue d’un état Palestinien indépendant, viable et souverain ». Plus important encore, la « feuille de route » traite de la question de l’incitation (à la violence), appelant les « Palestiniens et Israéliens (à) reprendre leur coopération en matière de sécurité (…), à mettre fin à la violence, au terrorisme et à l’incitation (à de tels actes) ». La « feuille de route » devient encore plus claire lorsqu’elle insiste sur le fait que  » toutes les institutions officielles Israéliennes mettent fin à toute provocation contre les Palestiniens ».

En tout état de cause, la carte d’un Israël encore plus grand continue à être mise en avant à la TV israélienne, sans aucune reconnaissance des territoires Palestiniens qui sont occupés par Israël. Israël n’a pas lancé de campagne de communication par laquelle elle informerait ses citoyens, qui sont majoritairement des immigrants, sur l’histoire et le droit international ou sur le droit des Palestiniens de vivre librement dans les territoires occupés. Comme la « feuille de route » le reconnaît expressément, sans la reconnaissance par Israël des droits des Palestiniens, reconnus internationalement et trop longtemps ignorés, il n’y aura pas de processus de réconciliation et toute initiative de paix sera vouée à l’échec.

Peu à peu, Israël transforme la « feuille de route » américaine en un document de nature israélienne, demandant à l’occupé d’agir de façon unilatérale en vue de sécuriser Israël dans son existence et dans son occupation de Gaza et de la Cisjordanie y compris de Jérusalem-Est. Le nombre d’implantations illégales est maintenant supérieur à celui au jour où Israël s’est engagé à les démanteler et à geler toute activité des colonies, alors que cela a été une condition de toutes les initiatives de paix proposées.

Chacun sait que les colonies constituent un obstacle à la paix, et Sharon et sa coalition gouvernementale composée de colons continuent leur activités illégales.

En sus, Avigdor Lieberman, Ministre israélien des transports et dirigeant du parti de l’Union Nationale représentant l’extrême-droite de la communauté immigrée de Russie, a émis quelques remarques racistes qu’il a répétées en trois occasions en moins de 24 heures. Alors qu’il lui était demandé s’il souhaitait faire partie du comité relatif à la libération des prisonniers Palestiniens lors de la réunion du Conseil des ministres, Lieberman a répondu : « La seule chose que je suis prêt à faire c’est… Je souhaite faire venir des autobus qui emporteront ces prisonniers dans un endroit dont ils ne reviendront jamais. Je préfère les noyer dans la Mer Morte ». « Il serait préférable de noyer ces prisonniers, dans la Mer Morte si possible, puisque c’est le point le plus bas du globe » a dit Lieberman un peu plus tard à la radio nationale.

Ces remarques ont été émises le jour où des ministres Israéliens et Palestiniens se rencontraient pour discuter des moyens de limiter l’incitation (à la violence, …), avec à nouveau des engagements unilatéraux de la part des Palestiniens.

Les Palestiniens ont fait un grand sacrifice en acceptant 22 % de la Palestine historique comme leur futur état Palestinien et choisi comme tel. Les Palestiniens ont aussi reconnu le droit à l’existence d’Israël et ont reconnu les épreuves que le peuple Juif a subi aux mains des Européens durant la 2ème Guerre Mondiale. Le temps est venu pour Israël de montrer sa volonté de paix et d’accorder sa liberté à un peuple depuis longtemps occupé et privé de ses droits élémentaires. Le temps est venu de mettre fin à l’incitation (à la violence,…) et d’éduquer le public israélien, pas seulement pour le bien de la Palestine, mais pour le bien d’Israël ainsi que de son avenir au milieu de ses voisins.


Par la diffusion de cette information, l’Association France Palestine Solidarité entend rappeler l’injustice faite au Peuple Palestinien. Elle rappelle l’inaction de la communauté internationale son silence, et le manque d’information, face aux conséquences de la politique coloniale conduite par l’Etat d’Israël. Elle rappelle ainsi les violations brutales et quotidiennes de la IVe Convention de Genève (protection des populations civiles) et l’inapplication des Résolutions 194 (11/12/1947 par l’AG), 242 (22/11/1967) et 338 (22/10/1973) du Conseil de Sécurité de l’O.N.U. Pour vous abonner ou vous désabonner de sa liste de diffusion, adressez un mail à contact@nord-palestine.org


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