31 juillet – Le gouvernement israélien a publié jeudi un appel d’offres pour l’expansion d’une colonie juive dans la Bande de Gaza, bien que la « feuille de route » exige l’arrêt de ce type de construction, rapporte l’agence de presse Associated Press (AP)
Le contrat, qui a reçu l’approbation de tous les responsables israéliens, y compris du ministre de la défense Shaul Mofaz, autorise la construction de 22 nouveaux modules de logement dans la colonie Neveh Dekalim. Il s’agit du premier appel d’offres de cette sorte à Gaza depuis environ deux ans, souligne l’agence.
L’appel d’offres précise que 10 des 22 modules sont destinés aux habitants de Neveh Dekalim, tandis que les autres seront proposés aux Israéliens en général.
Les pacifistes israéliens et palestiniens ont élevé des protestations contre cette mesure qui se présente comme une véritable provocation. Les dirigeants de Gush Shalom (le Bloc de la Paix) estiment que Sharon cherche de toute évidence à exaspérer les Palestiniens pour qu’ils rompent la trêve et recourent à nouveau à la lutte armée, ce qui lui permettrait de justifier une nouvelle attaque d’envergure contre eux. Le mouvement israélien La Paix Maintenant dénonce cette violation de la phase I de la feuille de route et souligne qu’elle est de nature à faire échouer le plan de paix.
« Le gouvernement israélien a pris une mesure très dangereuse », a commenté pour sa part Nabil Abu Rdeneh, un conseiller du président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat. « Il semble que les Israéliens ont mal interprété le message que le président Bush a tenté d’envoyer aux deux parties, ou qu’ils l’ont pris pour un feu vert pour violer la feuille de route ».
Et cela sans parler des continuelles démolitions de maisons, notamment à Jérusalem Est, annexée en toute illégalité par Israël,ou encore des propos racistes récemment prononcés publiquement par le Ministre israélien des Transports, qui a proposé de « noyer dans la Mer Morte » les prisonniers palestiniens. Au moment même où des ministres israéliens et palestiniens se rencontraient pour discuter des mesures de sécurité, Avigdor Lieberman, interrogé par les médias sur le sort des détenus palestiniens avait répondu : « Je souhaiterais faire venir des autobus qui les emporteraient vers un endroit dont ils ne reviendraient jamais. Je préfère les noyer dans la Mer Morte ».
Voilà ce qui s’appelle tout faire pour mettre de l’huile dans les rouages de la feuille de route.
