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LA DEMOLITION DE MAISONS PALESTINIENNES S’INTENSIFIE A JERUSALEM EST

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L’ICAHD (comité israélien contre les démolitions de maisons) s’èlève contre « l’accélération de la démolition de maisons palestiniennes à Jérusalem Est », tandis que deux militants israéliens dont Jeff Halper, coordinateur de l’ICAHD ont été arrêtés par les autorités israéliennes, alors qu’ils s’opposaient à ces démolitions totalement illégales et inhumaines.


Au cours de ces dernières semaines, depuis que la feuille de route est entrée en vigueur et qu’Israël s’est trouvé empêché de démolir des maisons palestiniennes en Cisjordanie et à Gaza, on a assisté à une accélération soudaine de la démolition de maisons à Jérusalem « Est » – dix rien que pour cette semaine. Ce matin (lundi 18 août) les participants au chantier de reconstruction de l’Icahd ont assisté à la démolition de trois maisons – à Shuafat, Beit Hanina et Isawiyeh – et à l’arrestation de Jeff Halper, Coordinateur de l’Icahd, ainsi que de la militante Linda Livni, tous deux s’étant opposés à la démolition. Ces démolitions ont été exécutées par la municipalité de Jérusalem. Elles violent non seulement le droit humain fondamental pour une famille d’avoir une maison mais aussi le droit international qui interdit la démolition de maisons dans des territoires sous occupation, ainsi que l’initiative de la feuille de route.

La première maison démolie appartient à la famille Muheidayeh de Shuafat – Saleh, Iman et leurs dix enfants. Shuafat a fait l’objet d’une vague de démolitions toutes ces dernières années alors que les constructions israéliennes empiétaient peu à peu sur cette communauté, la réduisant à une sorte de ghetto tronqué. Une large commaunauté ultra-orthodoxe (appelée « Crête de Shuafat » jusqu’à ce que les habitants demandent la modification de ce « nom arabe » en « Hauts de Salomon ») s’est établie sur une bonne partie des terres palestiniennes ; une grande autoroute passe à travers le village, et d’autres routes ont été planifiées, qui traverseront Shuafat de part en part pour réunir les grandes colonies juives à l’est et à l’ouest de la ville (Jérusalem, ndt) ainsi que le tramway qui les desservira. Malgré le fait que la demande de permis de construire émise par les Muheiyadeh soit toujours en suspens, leur modeste maison a été démolie.

Les bulldozers se sont ensuite rendus non loin de là, au domicile des neuf membres de la famille Jabari, à Beit Hanina, où des militants de diverses organisations pacifistes et des droits de l’homme, tant israéliennes qu’internationales, se réunissaient chaque matin dans l’attente de la démolition. Alors même que la maison des Jabari a été construite dans une zone constructible – où la Municipalité prétend ne pas procéder à des démolitions – elle a quand même été démolie. Khader Jabari et son frère ont menacé de se suicider si la maison était démolie, et ils se sont sérieusement blessés avant que la police n’intervienne. Jeff et Linda ont été arrêtés alors qu’ils s’opposaient à la démolition. On verra si des charges sont portées contre eux.

Khader, en larmes mais néanmoins résolu, dira plus tard : « Ce gouvernement, et ces gens travaillant à la Municipalité, tous perçoivent des pots-de-vin ((il y a trois ans, toute l’équipe au grand complet des inspecteurs de la Municipalité de Jérusalem ont été arrêtés pour corruption)). Je n’avais pas d’argent pour les payer, ils m’ont demandé 6500 $. J’ai engagé un ingénieur du bâtiment pour la maison, mais n’avais pas l’argent pour les pots-de-vin. C’est pour ça qu’ils ont détruit la maison. Nous sommes forts et nous reconstruirons la maison, mais pour l’instant nous ne savons pas où aller. Je remercie de tout mon coeur tous les militants, qui ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour sauver ma maison ».

« Les autorités israéliennes prétendent que ces maisons étaient illégales et qu’elles ne font donc rien d’autre que d’appliquer la loi », dit Jeff Halper. « Mais Israël fait un usage cynique de la loi, organisant les processus et l’administration de façon à poursuivre un objectif politique qui est de confiner les Palestiniens dans de petits îlots à « l’est » de Jérusalem, le cas échéant en les poussant hors de la ville par cette même occasion. Quand la loi est séparée de la justice, quant elle ne devient qu’un outil de répression politique, alors elle met en péril les fondements de base de l’égalité et de la démocratie. Israël prétend être « la seule démocratie du Moyen-Orient », alors que c’est le seul Etat au monde qui démolit systématiquement les maisons d’une communauté nationale spécifique. Personne parmi ces familles dont les maisons ont été démolies aujourd’hui n’a été accusé d’aucune activité criminelle, aucun n’a été accusé de terrorisme ; ce sont simplement des gens dont le seul crime a été de construire une maison sur une terre convoitée par Israël. Lorsqu’il Israël poursuit clairement une politique de nettoyage ethnique, il met en péril la base morale de son existence. »

L’Icahd appelle la communauté internationale à intervenir pour empêcher la démolition de maisons – dans les Territoires occupés (y compris à Jérusalem « Est »), et aussi en Israël même où la démolition de maisons de citoyens Israéliens Palestiniens et Bédouins a atteint un niveau d’épidémie. Nous vous demandons d’intervenir auprès de vos représentants élus, de vos représentants des droits civils et religieux, et de vos médias locaux, aux fins que chacun élève la voix contre cette politique injuste et tragique. »

(Communiqué de l’ICAHD du 18 août. Traduit par Claire Paque)

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