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TRAVAILLEURS MIGRANTS EN ISRAEL : « UNE FORME CONTEMPORAINE D’ESCLAVAGE », SELON LA FIDH

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28 août – Un rapport d’enquête de International Federation for Human Right (FIDH) et Euro-Mediterranean Human Rights Network (EMHRN) dénonce la situation des 300.000 travailleurs immigrés en Israel, affirmant que « leurs droits fondamentaux sont violés : pas de jour de congé, des payes misérables, des conditions de travail déplorables, fréquente confiscation de passeports, trafics humains… » et dresse un tableau alarmant de la situation dans la « plus grande démocratie du Moyen-Orient ».


« Depuis les années 1960, le nombre de travailleurs migrants à travers le monde a dramatiquement augmenté et cette forme de travail est largement exploitée. La situation en Israël est unique en ce que les migrants sont employés pour remplacer la main d’œuvre palestinienne.
Les migrants sont employés en Israël depuis les années 80 et leur nombre a constamment augmenté depuis. En raison des bouclages et des préoccupations sécuritaires associés à la première et surtout à la seconde Intifada, Israël s’est de plus en plus tourné vers le travail des migrants pour remplacer les Palestiniens interdits d’entrée en Israël.
Alors qu’environ 115.000 palestiniens travaillaient en Israël avant septembre 2000, leur nombre a chuté : quelques milliers seulement aujourd’hui.

Le rapport attire l’attention sur la situation alarmante de ces 300 000 travailleurs étrangers – dont 60% sont des illégaux. Beaucoup de ces travailleurs étrangers ont démarré comme travailleurs déclarés, mais ensuite ont perdu leur travail ou changé d’employeurs. Comme leur permis de travail ne les autorise à ne travailler que pour un seul employeur bien spécifique, le résultat est qu’ils se transforment en travailleurs illégaux. Les travailleurs illégaux restent en Israël, faute de moyens pour retourner chez eux. Ils courent le risque d’être arrêtés et mis en détention à tout instant, et d’être finalement expulsés. En raison de cette situation désespérée des travailleurs étrangers – aussi bien légaux qu’illégaux – leurs droits fondamentaux sont violés : pas de jour de congé, des payes misérables (la moitié ou les deux tiers de ce qu’étaient payés les Palestiniens et parfois moins si on compare avec les payes des Israéliens), conditions de travail déplorables, confiscation de passeports, etc…

Les travailleurs étrangers qu’ils soient légaux ou porteurs de documents officiels sont totalement soumis au contrôle de leurs employeurs, dont la plupart ont confisqué illégalement leur passeport. S’ils se plaignent, ils risquent d’être licenciés, ce qui instantanément en fait des illégaux.

La moitié des migrants viennent d’Asie (Chine, Thaïlande, Philippines), 45% des pays d’Europe de l’Est (principalement de Roumanie et de Moldavie) et le reste des pays d’Afrique et d’Amérique latine. Le recrutement de travailleurs étrangers est un business très lucratif. Par exemple, les chinois, qui travaillent surtout dans le bâtiment, ont payé de 6000 à 10000 $ chacun pour venir en Israël – somme que se partagent l’agence chinoise (avec la complicité du gouvernement chinois), les employeurs israéliens ou leurs agences, le gouvernement israélien (taxes sur les visa etc.) et agence de voyages. Le rapport souligne que la pression de certains groupes en Israël et leurs contacts au gouvernement comme au parlement ont encouragé cette activité.

La FIDH et le EMNHR demandent instamment au gouvernement israélien de respecter ses obligations, en honorant les directives internationales et en particulier la Charte internationale pour les droits civils et politiques et les Conventions de l’organisation du travail, et de ratifier les chartes correspondantes, en particulier la Convention des Nations Unies sur les droits de tous les travailleurs migrants et de leurs familles

De plus, les organisations en appellent aux autorités israéliennes pour
– renforcer la conformité de leurs propres lois concernant les droits des travailleurs, les syndicalistes, et le crime que constitue la confiscation des passeports des travailleurs étrangers
– abolir les pratiques qui consistent à réclamer des travailleurs paiement pour leurs contrats,et le lien des travailleurs avec leurs employeurs
– mieux réguler les permis de travail et les visas
– poursuivre en justice les gens impliqués dans des trafics humains »

Paris, Copenhague 25 août 2003
(traduit par Carole Sandrel)

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