21 septembre – Le Parti Socialiste français, qui s’est largement compromis ces derniers temps en donnant des gages à Cukiermann et autres groupies de Sharon, vient de corriger un peu le tir, en protestant contre l’assassinat annoncé de Yasser Arafat.
En témoigne le communiqué publié par le PS, condamnant la fatwa lancée par les dirigeants israéliens sur la tête de Yasser Arafat, qu’on lira ci-dessous.
Un terme reste toutefois très choquant dans ce communiqué, dont la rédaction toute ministérielle confirme que chaque mot y a pourtant probablement été longuement pesé et soupesé. C’est lorsque le PS, pour évoquer les possibilités d’assassinat d’Arafat, se contente froidement de parler de son « élimination physique ». Le PS aurait-il parlé de « l’élimination physique » d’Anna Lindh, ministre suédoise assassinée la quinzaine dernière ? Ou de la tentative « d’élimination physique » de Jacques Chirac par un nazillon au défilé du 14 juillet l’année dernière ? Certainement pas. Voici maintenant le communiqué du Bureau National du PS.
Communiqué du Bureau national
Proche-Orient
Le 16 septembre 2003
Le Parti Socialiste exprime sa ferme condamnation des déclarations du vice-premier ministre et du ministre de la défense du gouvernement israélien qui n’excluent pas l’élimination physique du président palestinien. Ces déclarations venant après la décision de principe du gouvernement israélien de bannir des territoires palestiniens le Président élu et légitime de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, sont inacceptables et vont à l’encontre des règles élémentaires du droit international.
Si ces menaces venaient à être mises à exécution, elles auraient des conséquences désastreuses dans la région et bloqueraient pour longtemps les possibilités de reprendre le processus de paix. Meurtri par la spirale de la violence, le Proche-Orient n’a surtout pas besoin d’une nouvelle escalade meurtrière.
Le Parti socialiste réaffirme la position qui a été toujours la sienne: il n’y a d’autre solution au Proche-Orient qu’une paix juste et équitable garantissant les droits fondamentaux de chaque partie, un État palestinien souverain et viable et la sécurité pour Israël. Les autorités israéliennes feraient une grave erreur en s’arrogeant le droit de choisir elles-mêmes leur interlocuteur palestinien, et en pensant que cela faciliterait le retour à un processus de paix.
Il est temps que les deux parties mettent fin, comme des voix courageuses en Israël et en Palestine, les y appellent, au cycle de provocations, de violences et de représailles qui ont fait échouer tous les accords, plans et tentatives de paix entrepris depuis dix ans. La situation tragique dans laquelle se trouve le Proche-Orient ne peut plus durer.
Le Parti Socialiste demande un engagement plus déterminé de la communauté internationale, sous l’égide de l’ONU, afin de rechercher une solution politique du conflit.
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