26 octobre – A lire, ci-dessous, sous le titre « Chantage à l’antisémitisme : un nouveau sommet », une contribution de Philippe Devys, après la charge israélienne contre Chirac, suite aux déclarations du Premier ministre de Malaisie.
« Le chantage à l’antisémitisme déjà régulièrement pratiqué a atteint des sommets le week-end dernier. En effet, c’est le sommet de l’Etat qui a été visé cette fois-ci. Le visage de l’antisémitisme serait incarné par Jacques Chirac.
« Le motif ? Il a indiqué, avec d’autres, que la condamnation des propos du 1er ministre de la Malaisie devait être traitée par la présidence européenne comme toutes les questions d’actualité, au nom des Etats membres, donc également au nom de la France, et ne pas figurer dans la déclaration finale de la conférence européenne qui ne traite, selon l’usage en vigueur, que des points à l’ordre du jour. Cela suffit pour qu’un grand quotidien israélien crie au scandale, à coup de gros titres, d’une photo fort peu avantageuse et d’un éditorial au vitriol. Cela ne serait pas grave s’il ne s’agissait que de cela car nous sommes habitués depuis quelques temps à certaines campagnes de presse hystériques de la part de nos amis anglo-américains. Celle-ci relève du même niveau.
« C’est surtout les sommets de la bêtise et de l’arrogance qui ont été atteints par le ministre des affaires étrangères israélien qui s’est cru obligé d’emboîter le pas à ce journal. A moins que ce ne soit l’inverse. On pourrait espérer qu’un diplomate réfléchisse avant de mettre en cause un autre Etat. Il a commis là une grosse faute mais il fait preuve d’une arrogance sans limite lorsqu’il condescend à déclarer que l’incident est clos du point de vue israélien sans toute fois reconnaître son erreur et encore moins présenter des excuses ou exprimer des regrets.
« Le pire dans tout cela, c’est que cela marche puisque la France, non seulement, s’est sentie obligée d’envoyer une lettre à la Malaisie alors qu’elle est pleinement associée à la condamnation prononcée par M. Berlusconi au nom de TOUS les états de l’union, ni plus ni moins que les autres états membres, mais surtout elle ne proteste pas contre cette manipulation et ne demande pas la moindre explication. La France peut donc se laisser cracher au visage sans que cela ne provoque de réaction. Quel étonnant silence de la classe politique française dans son ensemble.
« La question de fond soulevée par cet épisode n’est pas, contrairement à ce qu’en pense la rédaction de France 2, la déclaration, à juste titre condamnée, du premier ministre de Malaisie, mais la motivation profonde d’une telle polémique.
Pourquoi s’en prendre uniquement à la France ?
Pourquoi la stigmatiser ainsi ?
Pourquoi faire des déclarations dignes d’un Donald Rumsfeld au sommet de sa forme ?
Pourquoi ne pas recourir aux instances internationales pour obtenir une condamnation plus conforme aux souhaits israéliens ?
Pourquoi n’y a-t-il aucune réaction en France ?
Pourquoi un tel silence ?
« Bien sûr, la France étant « le pays le plus antisémite au monde », il est tout à fait logique que son président présente le visage de l’antisémitisme. Ce n’est pas la peine d’aller chercher plus loin.
« Ne serait-ce tout simplement pas une diversion pendant qu’on tue, assassine, détruit, occupe, affame, sépare, bref désespère ?
Toutes les opérations militaires dans la bande de Gaza pendant plusieurs jours consécutifs ont fait l’objet d’un traitement médiatique indigne des drames qu’elles engendrent. C’est l’indifférence générale.
« A tel point que Sharon juge opportun de réitérer les menaces contre Arafat et annonce une accélération de la construction du mur. Celui-ci ne serait-il plus un problème pour M. Bush ? »
