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L’ISLAMOPHOBIE TRANQUILLE DE CLAUDE IMBERT

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26 octobre (par Brahim Senouci) – Vendredi 24 octobre, sur LCI, Claude Imbert, fondateur et éditorialiste du journal Le Point, s’est déclaré islamophobe. Pour qu’il n’y ait aucune ambiguïté, il a précisé que son propos visait l’Islam et non l’islamisme. Cette manifestation de haine a été faite de manière sereine, avec la componction dont est coutumier ce personnage.


Le journaliste qui dirigeait le débat n’a pas plus réagi que Jacques Julliard, éditorialiste au Nouvel Observateur, qui lui faisait face. C’est ce même personnage qui sonne le tocsin quand il croit déceler des relents d’antisémitisme chez ceux qui se battent pour les droits des Palestiniens. C’est ce même personnage qui proclame urbi et orbi son attachement à la démocratie et à l’égalité des citoyens devant la loi. Il n’estime visiblement pas sortir de sa posture quand il insulte six millions de Français Musulmans (qu’ils le soient par la foi ou la culture).

On ne saurait mieux dire que cette catégorie de citoyens est différente, objet de suspicion, pourquoi pas une cinquième colonne terroriste. On ne saurait faire mieux pour diaboliser ces citoyens et, ce faisant, de torpiller le socle même de la République qu’on prétend défendre et qui dispose que la citoyenneté n’est pas affaire de conviction religieuse.

La politique du deux poids deux mesures ne vaut donc pas seulement pour l’Irak ou la Palestine. Cette conception du droit et de la justice a des adeptes en France, ceux qui ne se consolent pas de la perte des colonies et qui sont tout heureux que la « conjoncture » (qu’ils ont puissamment contribué à fabriquer avec l’affaire du foulard, par exemple) leur donne!enfin l’occasion d’exprimer leur racisme.

La politique du deux poids deux mesures, dans sa version locale, s’appuie sur le fait que, comme disait Coluche, il y a des « citoyens plus égaux que d’autres ». On n’a pas le droit, en France aujourd’hui, de militer pour les droits nationaux des Palestiniens et donc, de lutter contre la politique israélienne, sans subir l’accusation infamante d’antisémitisme. Le pouvoir de nuisance des séides de Sharon est d’autant plus démesuré qu’ils trouvent des relais complaisants, comme M. Imbert, pour relayer leurs accusations imbéciles. En fait, la gravité de la situation réside dans la rencontre, hier improbable, aujourd’hui patente, entre une extrême droite version populiste (Mégret) ou traditionnelle (Imbert) et une extrême droite sioniste qui communient dans une haine commune de l’arabe et du musulman.

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