Header Boycott Israël

UN PACIFISTE CANADIEN PORTE PLAINTE CONTRE LA POLICE ISRAELIENNE POUR DISCRIMINATION RACIALE

Partagez:

5 novembre – (Traduction, par Claire Pâque, d’un message mail de International Solidarity Movement (ISM) du 5 Nov 2003)
Tel-Aviv – par Josh Mitnick / Star
Le militant politique Canadien Mustapha Henaway a témoigné hier devant un tribunal de Tel-Aviv, en indiquant qu’il a été victime de critères raciaux par la police israélienne lorsqu’il a été détenu pendant 30 heures le mois dernier, sans qu’un mandat d’arrêt ait été produit.


Ce témoignage s’inscrivait dans le cadre d’une audience relative à une plainte pour un montant de 6700 $ déposée à l’encontre du gouvernement israélien. Le militant, major en sciences politiques de l’université de York, âgé de 24 ans, accuse les autorités israéliennes d’arrestation illégale, de négligence, et de lui avoir causé un stress de nature émotionnelle.
« En raison de mon origine ethnique, j’ai été clairement singularisé et ciblé » a dit Hanaway, qui s’exprimait avec l’assistance d’un traducteur en Hébreu. « J’avais l’air du type même du kamikaze ». Henaway est né au Canada, de parents ayant émigré d’Egypte. Son avocat, Shammai Leibowitz, a indiqué hier que cette audience constituait une première de la part de militants humanitaires, en poursuivant ainsi le gouvernement israélien pour arrestation illégale et maltraitance émotionnelle pendant les interrogatoires. Le gouvernement prévoit de répondre de façon formelle aux accusations émises, sous un délai de 45 jours. Aucune date n’a été fixée pour la poursuite du procès.
Henaway est arrivé dans le pays le 8 Juillet comme volontaire d’ISM, un groupement qui fait venir des volontaires internationaux — essentiellement d’Amérique du Nord et d’Europe — et qui sont prêts à servir de « boucliers humains » aux fins de protéger la population civile palestinienne en Cisjordanie et à Gaza contre l’armée israélienne. Israël considère les volontaires d’ISM comme une bande de « touche-à-tout » qui, en s’introduisant au sein d’une zone de guerre, complique le travail de l’armée.
Henaway a passé la plus grande partie de son temps dans la ville de Jénine, en Cisjordanie, en escortant des Palestiniens qui bravaient le couvre-feu, et ce dans une zone considérée comme une ruche d’activité militante.
Le 14 Octobre, la police israélienne et des soldats l’ont obligé à quitter la Cisjordanie, en décrétant le village palestinien dans lequel il se trouvait comme « zone militaire fermée ». Le jour suivant, alors que Henaway et ses compagnons montaient dans un taxi dans le nord d’Israël, la police est arrivée et a emmené le Canadien en détention après avoir constaté que la durée de son visa était expirée.  » Ils se sont tout simplement arrêtés et ont dit que j’avais l’air suspect » a dit Henaway. Le jour suivant, il a été interrogé par des agents du Shin Bet israélien ainsi que par la police, qui l’ont accusé d’implication dans des activités terroristes. Henaway a indiqué que les surveillants Israéliens ont proféré des insultes telles que « sale chien Arabe », mais ne l’ont pas physiquement maltraité.
Henaway, né à Toronto, a été libéré le 16 Octobre et a reçu l’ordre de quitter le pays ce jour même. L’audience d’hier avait pour objectif de recueillir son témoignage avant son départ. Leibowitz, qui défend fréquemment des Internationaux contre les efforts des Israéliens en vue de les expulser, a indiqué que la plainte de Henaway pouvait constituer un précédent judiciaire susceptible de contraindre les autorités à traiter différemment les militants. « Des douzaines sont arrêtés, et voilà l’un d’entre eux qui décide de poursuivre en justice, et pas seulement d’avaler les couleuvres et de repartir chez lui » a-t-il dit.
Lors de l’audience d’hier, l’avocat du gouvernement, Yariv Ligumsky, a tenté de relever des contradictions entre le témoignage de Henaway et la déclaration sous serment qu’il avait signée.

Partagez: