20 novembre – Les « avant-postes illégaux » (les guillemets sont de rigueur, mais on ne fait ici que reprendre l’insensée terminologie israélienne) implantés par les colons en Cisjordanie ont bien prospéré depuis l’adoption de la Feuille de Route en juin dernier, selon un rapport que vient de publier l’association israélienne Shalom Arshav (La Paix Maintenant).
Ces « avant-postes » sont des installations, plus ou moins solides et déplaçables, que les occupants d’une colonie installent à l’extérieur du périmètre « officiel » de « leur » colonie, afin de poursuivre l’annexion de la terre palestinienne.
Ils sont dits « illégaux », au sens israélien, dans la mesure où ils n’ont pas nécessairement reçu un feu vert administratif officiel, à la différence des colonies, officiellement entérinées et assumées par tous les gouvernements israéliens, de « droite » comme de « gauche », depuis l’occupation de la Cisjordanie en 1967.
Le démantèlement de ces avant-postes illégaux constitue la première obligation de la partie israélienne, dans le cadre de la très timide Feuille de Route, plan d’inspiration américaine que le gouvernement d’Ariel Sharon fait un jour mine d’accepter, et refuse le lendemain. Et qui pourrait lui reprocher de profiter de la situation, dès lors que la communauté internationale, France, Union européenne et pays arabes compris, laisse Israël poursuivre ses méfaits en toute quiétude ? C’est ainsi qu’Israël s’est offert le luxe, jeudi, de cracher publiquement sur une résolution du Conseil de sécurité des Nations-Unies entérinant la Feuille de Route, et que les Etats-Unis eux-mêmes ont pourtant votée.
En substance, l’Observatoire de la colonisation créé par Shalom Arshav a établi qu’il y a aujourd’hui en Cisjordanie 103 avant-postes, dont 42 ont été créés lorsque Benyamin Netanyahou était aux commandes (avant 1999), que 56 ont été créés entre l’arrivée de Sharon (février 2001) et l’adoption de la Feuille de Route (sommet d’Akaba, juin 2003), et 5 enfin ont été créés depuis cette date.
Depuis ce sommet d’Akaba, le gouvernement a démantelé 8 avant-postes
créés avant le sommet ; 7 autres, créés la première semaine ayant suivi le sommet, ont été
démantelés sur une periode de 4 mois.
Un seul de ces 15 avant-postes était habité. Et un autre avant-poste
habité qui avait été démantelé, a été reconstruit quinze
jours plus tard.
Depuis un mois, les colons concentrent leur action sur la consolidation
des infrastructures des avant-postes déjà créés. Consolidation signifiant, entre autres, construction de routes goudronnées, avec l’assentimånt –et l’argent- des pouvoirs dits publics.
