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LA CROIX-ROUGE, MISE DANS L’INCAPACITE DE TRAVAILLER PAR ISRAEL, ARRETE SON AIDE ALIMENTAIRE POUR LA CISJORDANIE

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21 novembre – (article du quotidien britannique The Independent, traduit par Ana Cleja pour solidarite-palestine.org).
Blâmez Israël ! dit la Croix Rouge qui arrête
son aide alimentaire pour la Cisjordanie


Par Justin Huggler
The Independent
16 novembre 2003
Titre original : Blame Israel, says Red Cross as it ends food aid for West Bank
http://news.independent.co.uk/world/middle_east/story.jsp?story=464142

Jérusalem – Le Comité International de la Croix Rouge (CICR) arrête son programme alimentaire d’urgence en Cisjordanie et dit que l’effondrement économique de cette région est directement lié aux bouclages militaires israéliens. Israël, dit-il, doit prendre ses responsabilités en tant que force occupante et répondre aux besoins économiques des Palestiniens.

La décision est venue alors que les médias israéliens ont rapporté que François Bellon, le représentant de la Croix Rouge, a dit aux officiers supérieurs israéliens que l’Autorité Palestinienne était au seuil d’une «explosion» qui pourrait mener à «la pire crise humanitaire de tous temps» dans les Territoires.

Israël craint que d’autres organisations humanitaires ne suivent l’exemple de la Croix Rouge. Israël devra alors pourvoir aux besoins que ces organisations fournissent normalement, et dont le coût est estimé à 936 millions d’euros par an.

L’économie palestinienne s’est effondrée sous le poids des bouclages militaires des villes palestiniennes qui empêchent les Palestiniens de transporter leurs produits ou d’aller à leur travail dans d’autres villes et en Israël. L’année dernière et au début de cette année, les couvre-feux imposés par l’armée israélienne sur toute la population (sauf pendant quelques heures par semaine) ont totalement empêché les Palestiniens de travailler.

Le gouvernement israélien dit que les bouclages serrés sont nécessaires afin d’empêcher les militants palestiniens d’entrer en Israël et de mener des attaques suicides ou d’autres attaques. Mais ces bouclages sont assimilés à des punitions collectives sur les Palestiniens. Moshe Ya’alon, le chef d’état major de l’armée israélienne, s’est récemment prononcé ouvertement contre ces bouclages en disant qu’ils ne faisaient qu’augmenter le ressentiment de la population palestinienne envers Israël.

D’après un rapport de l’année dernière émanant d’une agence d’aide du gouvernement américain, un cinquième des enfants palestiniens souffre de malnutrition suite à cet effondrement économique. Des organisations d’aide internationales sont venues apporter assistance. À la suite de l’invasion et de la réoccupation en avril dernier des villes de la Cisjordanie, la Croix Rouge a lancé un programme alimentaire d’urgence avec des produits de base pour les Palestiniens.

L’organisation a dépensé 39 millions d’euros ces derniers 18 mois en fournissant de la nourriture et des produits de base comme de l’huile de cuisine et des allumettes pour environ 300.000 des Palestiniens les plus nécessiteux en Cisjordanie. Mais maintenant, le CICR dit que cela doit s’arrêter et qu’Israël doit prendre ses responsabilités en tant que force occupante selon la Quatrième Convention de Genève et répondre aux besoins économiques de la population civile en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza.

Vincent Bernard, un porte-parole du CICR, dit: «Ce secours humanitaire était prévu pour répondre à une urgence humanitaire et non pour répondre aux problèmes à long terme provoqués par les couvre-feux, les bouclages et l’effondrement de l’économie tel qu’il est advenu. Ce n’est pas de notre responsabilité de répondre aux besoins économiques des Palestiniens. Nous avons maintes fois répété que cela était de la responsabilité des forces d’occupation.»

M. Bernard a nié les reportages de la presse disant que le programme alimentaire a été annulé pour des raisons budgétaires. «En tant que force d’occupation, Israël a la responsabilité de minimiser les conséquences humanitaires de ses actions», dit-il. «On ne peut pas continuer éternellement avec des couvre-feux et des bouclages qui détruisent l’économie palestinienne. Ils doivent trouver un autre moyen afin de garantir leur sécurité. S’ils levaient ces mesures sécuritaires, l’économie palestinienne, quoi que très endommagée, pourrait se relever.»

M. Bernard a refusé de commenter le reportage du Ha’aretz disant que M. Bellon avait dit aux principaux généraux israéliens, lors d’une réunion récente, que les Palestiniens sont au seuil d’une crise humanitaire. Mais c’est une évaluation avec laquelle les chefs de l’armée israélienne semblent être d’accord.

Entre-temps, le Programme Alimentaire Mondial des Nations unies (PAM) a décidé de combler la brèche, et met en place un programme alimentaire alternatif jusqu’à l’été prochain.

Justin Huggler
Traduit de l’anglais par Ana Cleja

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