21 novembre – Interrogé jeudi soir par Nicolas Sarkozy, l’islamologue musulman Tariq Ramadan a tenu des propos particulièrement détestables en se refusant à condamner, du fond du cœur, la peine de mort, encore prononcée de nos jours contre des femmes accusées d’adultère, par certains tribunaux religieux musulmans, dans des pays comme le Nigéria, l’Arabie Saoudite, voire l’Iran .
Tariq Ramadan était l’un des participants de l’émission de France 2 « 100 minutes pour convaincre », dont la vedette principale était le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy.
La confrontation entre les deux hommes, pendant un gros quart d’heure, a porté sur trois sujets.
D’entrée de jeu, Nicolas Sarkozy fait preuve de malhonnêteté en accusant Tariq Ramadan d’être antisémite, après la publication, par ce dernier, d’un article (« Critique des nouveaux intellectuels communautaires »), qui ne l’est pas (voir les pièces du dossier, ailleurs sur ce site).
Au demeurant, le ministre se prend les pieds dans le tapis, car il se révèle bien incapable de dire pourquoi il accepterait de dialoguer avec un homme dont il a préalablement décrété qu’il était antisémite. Tel un prêtre de l’Inquisition, il obtient cependant de Tariq Ramadan que ce dernier ânonne, une demi-douzaine de fois de suite, que « l’antisémitisme c’est mal, très mal, très très mal » et qu’il a commis des « maladresses ».
Il s’ensuivra également une joute, des plus confuses, sur l’éventuelle interdiction par voie législative du port du voile, chacun des deux protagonistes se gargarisant de « laïcité » sans en penser un traître mot.
Mais Nicolas Sarkozy accroche surtout Tariq Ramadan sur la lapidation des femmes, lui demandant de prendre position publiquement sur cette pratique particulièrement barbare.
Et là, Tariq Ramadan bafouille, explique qu’il n’a pas vraiment écrit cela mais seulement préfacé un livre sur le sujet, qu’il « n’est pas tout seul », que si cela ne tenait qu’à lui…
Il déclare, avec un demi-sourire indécent, qu’on est en présence d’une problématique difficile, et qu’en ce qui le concerne, il considère la lapidation des femmes comme un châtiment aujourd’hui « inapplicable », à propos duquel il préconise l’instauration d’un « moratoire », le temps que le monde islamique tranche définitivement, si on ose dire, sur la chose.
« Inapplicable », « moratoire » ? Pour Ramadan, ces pratiques barbares relèvent d’une discussion technique, méritant qu’on les aborde avec un vocabulaire technique et non moral.
Mis à mal par un Sarkozy jubilant d’avoir « débusqué » le « double discours » de celui qui se présente comme un modéré, Tariq Ramadan tente alors de se rattraper aux branches, de la pire façon qui soit.
Il déclare que certes, à titre personnel, il condamne fermement de telles pratiques mais qu’il lui faut bien, n’est-ce pas Mesdames et Messieurs, tenir compte de l’avis du reste de l’humanité musulmane, des centaines de millions de femmes et d’hommes par conséquent, qui ne seraient pas aussi civilisés que lui-même.
En substance : « Pour faire évoluer ma communauté, je dois bien lui faire quelques concessions, et mon discours passe mieux si je me contente de réclamer un moratoire ».
Cherchez l’islamophobe !