24 décembre – En cette veille de noël, un de nos lecteurs nous fait part de sa rage face à la situation au Proche-Orient et à son traitement par les médias.
« Hier 10 palestiniens ont été tués à Rafah, des dizaines de maisons détruites, tout le monde s’en fout, la vraie question est: y aura t il de la neige à Noel?
Les Israeliens se font toujours tuer dans un « nouvel attentat ». Les Palestiniens, eux, ne sont victimes que de « la violence au Proche Orient ». Il est tellement banal qu’un enfant se fasse tuer par des balles sur le chemin de l’école.
Cela fait presque deux mois qu’il n’y a pas eu d’attentat en Israel. Sans attentats et sans kamikazes, le Proche-Orient devient presque ennuyeux.
Certes des Palestiniens continuent à être tués presque tous les jours (10 morts, le 23 décembre 2003), mais celà ne perturbe pas le calme qui régne. Depuis le célèbre titre du journal Le Monde(septembre 2002), on sait qu’une période d’accalmie est une période pendant laquelle, il n’y a que des Palestiniens qui meurent.
Il y a quelques semaines, les agences de presse ont cru avoir enfin leur « nouvel attentat », une une fausse alerte, ce n’était qu’un réglement de compte entre mafieux russes.
Il n’empêche,l’information a fait le tour du monde.
Les envoyés « trés » spéciaux que les rédactions ont dépéchés sur place, s’arrachent les cheveux pour trouver le sujet qui plait et qui ne fait pas de vague.
Difficile de parler du mur sans parler de confiscations des terres, difficile de parler de la répression dans les territoires palestiniens sans etre accusé d’antisémitisme. Difficile de parler de Noel à Bethleem sans évoquer l’occupation et les check-points. Alors, les journalistes se taisent et attendent le prochain attentat.
Les porte-paroles polyglottes du gouvernement israelien expliquent à nos envoyés trés spéciaux, que s’il n’y a pas eu d’attentat, c’est parce que les opérations militaires dans « les territoires » sont trés efficaces. Au prochain attentat, les mêmes diront que c’est parce que l’autorité palestinienne ne fait pas son travail et que c’est la faute à Arafat.
En attendant, tout le monde trouve le temps long. Un Proche-Orient sans attentat, c’est comme un Noel sans sapin, même Sharon s’impatiente, lui aussi, il veut son « nouvel attentat ». Depuis deux mois il multiplie les raids meurtriers, les arrestations, les destructions des maisons, mais ces foutus Palestiniens ne sont même plus capables d’envoyer des Kamikazes se faire exploser dans les bus israeliens, à quoi ça sert d’avoir des ennemis?
Les Israéliens l’ont élu pour qu’il cogne sur les Palestiniens et il le fait même très bien puisqu’il ne sait faire que ça. Mais sans « nouvel attentat », comment peut il justifier encore sa politique?
Visiblement, il est agacé. sans « nouvel attentat », il est cuit. Il est énervé, alors il continue à cogner. Personne ne peut le calmer, même pas son ami Bush qui l’appelle pour lui annoncer, avant tout le monde, la capture de l’homme hirsute qui se terrait dans un trou en Irak. Sharon lui, rêve d’un autre hirsute qui lui fait de la résistance à Ramallah. Alors il se fait menaçant et lance à l’adresse des Palestiniens:
Ma patience a des limites, ou vous acceptez ma « paix », ou je vous l’impose et vous n’aurez pas le choix!
Les Palestiniens restent stoïques, cinquante années d’occupation et d’humiliation leur ont appris que la meilleure des résistances et de ne pas bouger, rester debout et continuer à vivre malgré tout.
Et puis un beau matin, un jeune Palestinien traverse la ligne verte, les gardes frontières ne le remarquent pas, rien ne le distingue des jeunes Israeliens de Tel Aviv.
Quelques heurs après, une depêche d’agence: « Nouvel attentat en Israel.. »
Fath Meziane
