9 février – L’association de défense des prisonniers palestiniens, Nadi al-asir al-Filistini*, rapporte dans son dernier rapport du 8 février les conditions de détention insupportables des détenus, et notamment des enfants dans plusieurs prisons israéliennes. Ainsi, Me Karim Hammouda, après une visite au centre de détention de Ofer (appelé également Benyamin), où sont emprisonnés 40 détenus dont 18 enfants (moins de 18 ans), indique que les prisonniers sont constamment frappés, humiliés et subissent en permanence des pressions psychologiques.
Selon cet avocat, les enfants sont soumis à des interrogatoires pendant lesquels ils sont menacés de viols pour les obliger à avouer.
La plupart des enfants ont déclaré avoir signé des papiers et des déclarations sous les coups et les menaces. Deux enfants sont malades et n’ont pas été soignés, il s’agit de Muhammad Yasin Abdul Jalil, 16 ans et Abdallah Shehadé, 16 ans.
Les jeunes prisonniers souffrent de pressions psychologiques énormes, étant donné qu’ils sont arrêtés pendant plusieurs jours avant qu’ils soient interrogés et qu’ils sachent les charges qui pèsent sur eux. Ils ne savent pas pourquoi ils sont arrêtés, et ils se plaignent de l’absence de visite de la Croix Rouge depuis une longue période.
Il faut noter que le nombre des enfants détenus a sensiblement augmenté depuis le début de l’année 2004, atteignant actuellement près de 450 enfants, répartis sur plusieurs centres de détention et de prisons.
Voici la liste des enfants détenus dans la prison d’Ofer :
1 – Abdallah Muhammad Abdallah, Ramallah
2 – Ameer Mustafa Darraj, Ramallah
3 – Khaled Ibrahim, Ramallah
4 – Mustafa Muhammad Mustafa, Ramallah
5 – Ibrahim Yousef, Ramallah
6 – Abdel Rahman Awad, Ramallah
7 – Nidal Dar Khudayr, Naplouse
8 – Tha’ir Hussayn, Bethlehem
9 – Ibrahim al-Abd Harfouche, Ramallah
10 – Ahmad Zuhayr, Naplouse
11 – Muhammad Jawda, Ramallah
12 – Muhammad Yassin, Ramallah
13 – Hamza Hussayn Harfouche, Ramallah
14 – Nidal Jamal Balasi, al-Khalil
15 – Habis Mahmoud Sulayman, Ramallah
16 – Muhannad Jabir Abu Salim, al-Khalil
17 – Majd Mahmoud Harfouche, Ramallah
18 – Asaad Abou Rich, al-Quds
Pour soutenir les enfants détenus, l’association Palestine en Marche, en liaison avec Defence for Children International – Palestine section, organise une campagne de mobilisation exigeant la libération des enfants détenus et met en place une forme de soutien matériel, par le biais d’un parrainage.
Pour plus d’informations sur cette campagne de soutien aux enfants prisonniers, écrire à ameladima2@yahoo.fr
Par ailleurs, plusieurs prisonniers palestiniens, rapporte l’association palestinienne, se sont plaints auprès des avocats de Nadi al-asir, Hussam Younis et Ma’moun al-Hushaym, et Fahmi Awiwi , des moyens de torture et des pressions psychologiques subis lors de leur interrogatoire par les officiers israéliens dans les prisons de Moskobiyya et Petak Tikva.
Ainsi, Yousef Raja Jabir Dik, habitant de Kafr al-Dik, a tenté de se suicider dans la prison et le centre d’interrogatoire de Petak Tikva, parce qu’il se trouve en cellule depuis plus de 60 jours et a subi des pressions psychologiques importantes l’obligeant à avouer des actes qu’il n’a pas commis.
L’état de santé de Hamdullah Subhi Khalil alèHage, âgé de 21 ans, de la ville de Naplouse et arrêté depuis le 5 janvier 2004, qui se trouve actuellement dans la prison de Petah Tikva, se détériore. Il souffre d’allergie sur tout le corps, et l’humidité de la cellule augmente son mal. Il n’a été soigné qu’une seule fois bien que son cas nécessite des soins réguliers.
Tout comme Jamil Abu Asab, de Naplouse, qui souffre d’une maladie de peau, sur tout le corps, et auquel aucun remède n’a a été donné, afin d’obtenir des aveux.
Le prisonnier Fayçal Abdel Qader Husanydi, de Qalqylia, arrêté depuis le 10 décembre 2003 a déclaré avoir subi des séances d’interrogatoire très dures dans la prison de Petah Tikva, et n’a pas été autorisé à se laver pendant 14 jours.
Les officiers chargés de l’interrogatoire lui ont annoncé que sa soeur était décédée du Sida, comme moyen de pression sur lui pour l’obliger à avouer, ils l’ont menacé d’arrêter son épouse et lui ont annoncé qu’ils dérangeraient continuellement sa famille (fouilles de la maison) au cas où il n’avouait pas. Les officiers l’obligeaient à enlever sa veste tout en faisant fonctionner le souffleur d’air froid à l’intérieur de sa cellule, de 8 à 10 heures par jour, pendant dix jours de suite.
Il rapporte avoir également subi le shabeh sur la chaise (position attachée) pendant de longues heures, jusqu’à 7 heures d’affilée. Il souffre d’ulcère à l’estomac et n’a pas reçu de remèdes.
La détenue Rawan Hassan Abdallah Thawabita, 18 ans, habitant Abu Dis, et arrêtée depuis le 22 janvier 2004, subit un interrogatoire dans la prison de Moskobiyya. Elle rapporte avoir été contrainte à avouer sous la pression ; elle a été empêchée de dormir pendant longtemps, elle a été insultée. Elle souffre de maux de tête, de fortes douleurs aux dents, et elle n’a pas du tout été soignée. Rawan avait été arrêtée dans sa maison avec son père et sa petite soeur Hadil, 15 ans, ils ont été emmenés à la prison de Moskobiyya, le père et la soeur ont été libérés par la suite.
Arafat Yousef Mohammad al-Afandi, 21 ans, du camp de Dhayshe arrêté le 1er janvier 2004 a déclaré avoir été durement traité au cours de l’interrogatoire dans la prison al-Moskobiyya, les officiers chargés des interrogatoires le menaçantde détruire sa maison, d’arrêter sa mère et de disperser toute la famille.
Il a été soumis au shabeh, l’officier lui criait au visage et l’insultait, et l’un d’eux le tirait par sa veste et le frappait. Pendant qu’il se trouvait dans la position du shabeh, il lui faisait écouter des sons désagréables et des cris perçants. Ce détenu a de fortes douleurs dans le dos et à la tête.
Les prisonniers Munjed Ahid Younis, de Naplouse, et Ahmad Ibrahim Basisi, de Tulkarm, qui sont soumis aux interrogatoires dans la prison de Petah Tikva ont déclaré avoir subi le shabeh sur la chaise, les mains et les pieds liés, et les yeux bandés pendant une longue période, ils ont été menacés d’arrestation des membres de leurs familles, de démolition de leurs maisons afin d’arracher des aveux.
*Nadi al-asir al-filistini est la plus importante et la plus ancienne association s’occupant des prisonniers palestiniens. Elle est financée par l’Autorité palestinienne.Son siège principal est à Bethlehem. On peut trouver des informations en arabe et en anglais sur son site :
www.ppsmo.org
(traduit par Palestine en Marche)