11 février – L’armée israélienne a conduit mercredi l’une de ses opérations les plus sanglantes de ces derniers mois dans la bande de Gaza, tuant au moins 15 Palestiniens, civils et résistants armés, et en blessant des dizaines d’autres, dont 9 étaient dans un état qualifié de critique par les équipes médicales locales.
La principale attaque s’est produite à l’est de la ville de Gaza, où 13 Palestiniens ont trouvé la mort : il s’agit majoritairement de résistants armés, qui ont tenté, dans un combat inégal, de s’opposer à la pénétration des tanks et autres véhicules blindés de la colonne israélienne.
Cette nouvelle incursion, quasiment passée sous silence par les médias en France au cours de la journée de mercredi, a bien entendu été planifiée à l’avance, y compris probablement quant au nombre de Palestiniens à tuer, par les dirigeants du gouvernement et de l’armée israéliens.
A l’approche de deux rendez-vous internationaux concernant Israël, à savoir le déplacement prévu d’Ariel Sharon à Washington ainsi que la prochaine réunion de la Cour Internationale de Justice à La Haye (Pays-Bas), la survenue d’attentats anti-israéliens, de préférence suicides, en riposte à la tuerie de mercredi présenterait en effet quelques avantages, avec la complicité des médias.
Le Hamas, dont les combattants ont payé le plus lourd tribut à la descente de mercredi, a pour sa part appelé ses cellules à redoubler d’efforts pour réussir le plus rapidement possible des opérations « de grande ampleur ».
Comble de cynisme, l’attaque de mercredi survient quelques jours après que Sharon a évoqué, mais seulement évoqué, un retrait israélien de la bande de Gaza, où 7.000 colons occupent le tiers du territoire, laissant 1,3 million de Palestiniens s’entasser dans cette zone parmi les plus densément peuplées de la planète. Mais plus cyniquement encore, le ministre israélien de la « Défense » Shaul Mofaz, par ailleurs candidat potentiel au poste de Premier ministre au cas où Ariel Sharon succomberait à ses ennuis judiciaires, a déclaré le même jour que si les colons civils partaient de Gaza, l’armée israélienne, elle, resterait.
