17 février – A lire ci-dessous, en se pinçant tout de même pour être sûr de ne pas halluciner, la dernière sortie de Jean-Pierre Raffarin, qui préconise qu’en matière « d’intégration », la France prenne modèle sur … Israël ! Ne cherchez pas l’évocation d’Arabes ou de Palestiniens dans la docte démonstration du Raffarin : de ce côté-là, c’est le négationnisme complet.
Le métissage auquel il est fait référence ne concerne évidemment que celui de Juifs de différentes origines géographiques et ethniques, un brassage d’ailleurs nettement moins réel et moins harmonieux que ne fait semblant de le croire Jean-Pierre Raffarin.
Il faut quand même préciser que Raffarin bénéficie désormais de toute l’assistance de la déléguée du CRIF au sein du gouvernement, la nouvelle sous-ministre des prisons Nicole Guedj. Un grand bravo aussi au journaliste de l’AFP, à qui l’idée d’attirer, même discrètement, l’attention du lecteur sur l’aberration des propos de Raffarin n’a pas effleuré l’esprit.
Raffarin salue les « expériences d’intégration intéressantes » en Israël
PARIS, 17 fév (AFP)
Jean-Pierre Raffarin a salué mardi les « expériences d’intégration » en Israël, estimant que l’Etat hébreu constitue « un melting-pot, un métissage global intéressant sur le plan culturel et sur le plan social ».
« En termes d’intégration, il y a des choses qui ont été faites en Israël, qui méritent qu’on les regarde de près », a déclaré, à l’issue d’un déjeuner avec le président israélien Moshe Katsav, le Premier ministre dans un entretien à Radio J qui sera diffusé mercredi matin.
« Je pense qu’une des choses qui serait utile, c’est que tous ceux qui travaillent en France (sur l’intégration et notamment) notre future Haute autorité contre les discriminations, pour l’égalité et pour favoriser l’intégration dans notre pays » aient « des contacts » avec Israël, a-t-il dit.
« Je pense qu’il y a en Israël des expériences d’intégration qui sont des expériences intéressantes », a ajouté M. Raffarin en rappelant que le président Katsav « vient d’Iran, sa femme vient de Pologne, il a des enfants qui sont mariés avec des Français ».
« C’est un melting-pot, un métissage global qui est quand même intéressant, sur le plan culturel et sur le plan social », a-t-il souligné.
Présente au déjeuner, la secrétaire d’Etat aux Programmes immobiliers de la Justice Nicole Guedj a, elle aussi, insisté sur ce point: « on a parlé d’intégration, avec quelques références au modèle israélien. Ce pays a pu réussir une intégration difficile » avec ses immigrants. « Pourquoi ne pas y penser en France? », s’est-elle interrogée.
M. Raffarin a par ailleurs estimé que la visite en France du chef de l’Etat israélien avait une « valeur symbolique »: « on a franchi une étape importante. Le président, institutionnellement en Israël, a une puissance morale ».
« A nous maintenant de construire derrière les initiatives qui vont renforcer à la fois la coopération bilatérale et tous les sujets de préoccupation (…) comme la paix », a-t-il dit.
« En France, nous nous sommes mobilisés contre l’antisémitisme parce que l’antisémitisme, c’est inacceptable. L’antisémitisme, c’est une horreur, c’est ce que la France a connu de plus noir, de plus sombre et (elle) a été souvent coupable ».
Il fallait, a-t-il insisté, « mettre un frein à tout ce qui est dérive, banalisation de l’antisémitisme. Nous avons mis le halte-là ».