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QUEL CORRECTIF A LA PROPAGANDE ? (par Guy Lavigerie)

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5 mars – Nous publions ci-dessous une contribution reçue de notre ami Guy Lavigerie, qui nous fait part de son désarroi face au rouleau compresseur, tant d’Israël à l’encontre du peuple palestinien, que des maîtres-chanteurs de l’antisémitisme ici en France.


QUEL CORRECTIF A LA PROPAGANDE ? (face au gala militariste pro-israélien du 8
mars à Paris)

Il n’y a pas si longtemps, dans la même situation nous avions protesté
auprès de la préfecture et nous avions déversé des ordures devant le
Bataclan.
Les limites à l’exaction généralisée semblaient exister encore, même si les
crimes de guerre étaient d’actualité. L’indignation des esprits était au
rendez-vous. C’était avant que les autorités françaises prêtent allégeance
politique et médiatique à Israël, c’était aussi avant que le projet
d’interdire le port du voile enflamme les esprits. Les provocations
d’extrémistes juifs contre la représentation palestinienne n’avaient pas
encore eu lieu sous la protection des forces de police, ni l’agression
contre des étudiants d’origine arabe dans l’enceinte du tribunal
administratif de Paris… J’en passe.
Parallèlement à cela le gouvernement israélien fait des démonstrations
débridées d’activisme barbare – puisqu’on peut sans déchoir de la démocratie
se doter de prérogatives barbares, et chaque jour nous montre qu’il
franchit une limite supplémentaire. Limite supposée car il pourrait bien n’y
en avoir aucune. Pendant ce temps nos organisations et nos mouvements qui en
décembre 2001 s’élevaient en disant « trop c’est trop » semblent avoir admis
qu’il fallait s’en remettre à la force civilisatrice du petit état
tout-puissant, lequel agit comme s’il disposait d’un droit de tirage sur la
mémoire de l’holocauste.
Les communautaristes et extrémistes juifs jouent sur du velours. Toute
action, toute exaction de leur part font loi.
Ils déplacent d’autant plus facilement le problème qu’ils sont maîtres de la
définition de l’antisémitisme. Qu’ils désignent comme tel un propos ou un
fait, le parquet et le garde des sceaux engagent des poursuites. Il est plus
facile de lyncher un isolé, tel Dieudonné, que de critiquer l’union sacrée
des sectaires autour de la politique de l’Etat d’Israël. Ainsi se fait le
consensus autour du postulat que les réactions d’Israël ont toujours une
légitimité historique. Même si des nuances peuvent parfois être introduites
afin d’inviter sans astreinte morale les tenants du grand Israël à admettre
l’existence de personnes autochtones qui leur soient différentes; ainsi le
papier d’Edgar Morin dans Le Monde du 19 février 2004. Quant à nos hommes
politiques, ceux qui ont un pouvoir parce qu’ils exercent des
responsabilités, ils n’en sont pas même là qui n’ont pas encore aperçu
l' »intoxication judéocentrique » en cause.
Et donc en conséquence je vous fais part du désarroi qui est le mien pour
réagir de façon adaptée à ce qui apparaît non pas comme des faits
transgressifs des lois internationales, mais une accumulation de pratiques
de transgression délibérée quoique modulable au gré des circonstances.
S’il est effectivement important de « montrer que, nous aussi, sommes
capables de nous organiser », il me semble que c’est tout le cadre de la
légitimité de la réaction citoyenne qui a été affecté par la propagande
judéocentrique pro-israélienne. Le résultat en est que tout défenseur de
l’universalité des droits humains est en l’occurrence assimilé
automatiquement à un antisémite, et que les protestations pour sauver les
derniers droits des palestiniens paraissent de plus en plus minoritaires.
Mon désarroi est à la mesure de l’inversion morale qui fonde le soutien à
cette normalisation des rapports israélo-palestiniens par la guerre et par
l’inertie, qu’on voudrait légitimer au sein de la société française.

Guy Lavigerie,
artiste dramatique

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