9 mars – Nous publions ci-dessous une information révélée par la presse israélienne : le port imposé d’un signe distinctif, en l’occurrence un X de couleur rouge se détachant d’un casque blanc, aux ouvriers arabes israéliens, sur un chantier de la Knesset (Parlement).
L’information a été donnée d’abord par le quotidien Maariv. L’article ci-dessous émane d’un site israélien classé très à droite sur l’échiquier politique local, aroutz 7, dont les informations sont cependant parfois plus pertinentes que celles de ses concurrents dits « libéraux » ou « neutres ». (note : mardi, à la suite de la révélation du scandale, le président de la Knesset a donné l’ordre de lever la mesure).
Le signe qui dérange
10:28 09 Mars 2004
L’inscription, un X rouge se détachant sur un bonnet blanc, permettant de distinguer plus facilement les ouvriers arabes israéliens qui travaillent sur la chantier de construction d’une nouvelle aile de la Knesset était-il nécessaire ?
Les mesures sécuritaires de la Knesset impliquent-elles une telle distinction entre les ouvriers ? Ces travailleurs arabes israéliens ont tous subi une enquête d’un mois par le Shin Beth, les services de sécurité généraux, avant d’être embauchés sur le chantier.
« Je comprends qu’on nous fasse passer une enquête de sécurité, mais pourquoi souligner notre appartenance identitaire, nous marquer une inscription rouge sur la tête ? », s’interroge Mohammed Hussein, un ouvrier interviewé par Maariv, blessé par cette mesure.
Cette affaire révélée par la presse israélienne risque de faire couler beaucoup d’encre et les députés arabes n’ont pas l’intention de rester les bras croisés.
« C’est une honte pour la Knesset israélienne, a déclaré le député Issam Mahoul (Hadash). Je n’ai aucun problème avec toutes les mesures de sécurité, mais un signe comme celui-ci est insupportable. S’il n’est pas retiré, je ferai en sorte qu’il soit changé en une étoile jaune ».
« Cela me rappelle certaines périodes obscures de l’histoire, a constaté le député Mohammed Baraké (Hadash). Il est impensable qu’à la Knesset, le symbole de la souveraineté israélienne, des citoyens israéliens soient stigmatisés d’après leur origine ».
Le député Ahmed Tibi (Hadash) en a d’ores et déjà parlé au président de la Knesset Reuven Rivlin, qui s’est montré très surpris par cette révélation et a promis d’intervenir.
Pour leur défense, les services de sécurité de la Knesset ont essayé de se justifier en affirmant que certaines enquêtes sécuritaires n’étaient pas terminées et que les ouvriers portant l’inscription sont justement ceux qui sont en cours de contrôle. HA
