11 mars – Les défenseurs de la liberté d’expression ont administré une leçon aux sharoniens et à ceux qui leur cèdent, jeudi à Paris, en venant nombreux, trop nombreux en fait, assister à la projection du documentaire israélo-palestinien « Route 181 », dans le cadre du festival « Cinéma du Réel », au Centre Pompidou (Beaubourg) à Paris.
Suite à des pressions émanant en particulier de Bernard-Henri Lévy, le ministère de la Culture (façon Goebbels) a en effet décidé d’interdire une des deux projections prévues du film, au motif insensé que cette œuvre, critique de la politique israélienne, était grosse …. « d’antisémitisme » ! ! (si tel était le cas, pourquoi ne pas avoir interdit les deux projections ? comprenne qui pourra)
Mais après les protestations contre cet acte de censure, qui nous renvoie à quelques décennies sinon quelques siècles en arrière, la direction du Centre Pompidou a décidé d’allouer pour la première séance, celle du jeudi 11 mars, une salle plus grande que prévu, de 450 places au lieu de 150 places.
Or, près de 700 personnes se sont présentées jeudi après-midi au Centre Pompidou, dont un grand nombre n’étaient pas antérieurement particulièrement sensibilisées au conflit israélo-palestinien, mais s’étaient mobilisées, précisément en raison de l’atteinte grossière à la liberté d’expression.
Tout le monde n’a donc pu entrer, et les « recalés » ont fait un sit-in, à l’intérieur du Centre, aux cris de « Nouvelle Séance ! Liberté d’expression ».
Eyal Sivan, l’un des deux co-réalisateurs de « Route 181 » avec Michel Khleifi, s’est porté à la rencontre du public privé de projection : il a annoncé que près d’un millier de professionnels de la culture avaient à ce jour signé le manifeste contre la censure sharonienne, et que le combat pour le rétablissement de la projection interdite, celle du dimanche 14 mars, continuait. En tout état de cause, a-t-il promis, une salle parisienne projettera « Route 181 » ce jour-là. L’information circulera sur Internet (et ce site s’efforcera de la relayer).