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ROUMANIE : UN ANCIEN CONSEILLER D’ARIEL SHARON AU SERVICE D’UN POLITICIEN ANTISEMITE

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12 mars – Eyal Arad, l’homme qui avait assuré la campagne de communication victorieuse d’Ariel Sharon aux élections de 2001, va se mettre au service du politicien d’extrême-droite roumain Vadim Tudor, leader du Parti de la Grande Roumanie, rapporte vendredi le correspondant à Bucarest du quotidien israélien Haaretz.


Arad, qui n’exerce pas de fonctions publiques en Israël, a été approché l’an dernier par Vadim Tudor qui, dans la perspective de prochaines élections, a choisi de chercher à gommer l’image d’antisémite qu’il entretenait jusqu’à récemment, avec des déclarations sans ambiguité contre les Juifs.

Opportuniste autant que raciste, Tudor a en effet changé récemment de discours, et s’en prend désormais à l’un de ses principaux rivaux électoraux, le Président sortant Ion Iliescu, qui a lui aussi fait des déclarations, pas complètement négationnistes, mais suggérant quand même que ce que l’on raconte sur le génocide juif est « exagéré ».

L’affaire est déjà sur la place publique en Roumanie, avec des articles dans la presse locale, ainsi que dans le journal israélien en langue roumaine Viata Noastra. Ce dernier a notamment reproduit des déclarations du Mémorial Yad Vashem (l’institution israélienne chargée d’entretenir la mémoire du génocide), prenant nettement position contre le contrat Arad/Tudor.

La députée d’opposition Colette Avital est allée plus loin, mettant en cause Ariel Sharon lui-même, en relevant que les bonnes relations entre Sharon et son conseiller en communication ont probablement eu un rôle décisif dans le marché conclu entre Arad et Tudor.

Aux dernières nouvelles, selon Haaretz, Arad tient toujours à honorer le contrat. « Le ministère israélien des Affaires étrangères m’a dit qu’il boycottait l’homme et son parti. Mais moi, je suis une personne privée, et je ferai ce qui me semblera approprié », a-t-il déclaré au journal.

Les prochaines élections présidentielles roumaines ont lieu en septembre. Le Parti de la Grande Roumanie est arrivé en troisième position aux derniers scrutins.

La Roumanie a été l’un des pays d’Europe les plus frappés par l’antisémitisme au siècle dernier. D’une part, en raison de la persistance, au minimum jusqu’à la Deuxième Guerre Mondiale, d’un antisémitisme vivace et virulent au sein de la population ; d’autre part, en raison de la contribution, importante, de la dictature roumaine alliée d’Hitler au génocide : plus de la moitié (mais les défenseurs de cette époque, type Vadim Tudor, préfèrent dire « la moitié seulement, et encore ») des 800.000 Juifs alors sous le contrôle de l’Etat roumain furent massacrés.

Après la guerre, et plus particulièrement sous le règne du dictateur Nicolas Ceaucescu, la question juive emprunta un cours original en Roumanie. Tandis que ce pays était le seul, dans le « bloc de l’Est », à maintenir des relations diplomatiques avec Israël au lendemain de la guerre israélo-arabe de 1967, Ceaucescu et les dirigeants israéliens passèrent des accords pour encourager l’émigration, vers Israël, du plus grand nombre possible de Roumains juifs, 200.000 environ.

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