31 mars – Dieudonné comparaîtra vendredi à 13 H 30 devant la 17ème chambre correctionnelle du Tribunal de Paris, poursuivi pour « diffamation publique à caractère raciste » par la LICRA, qui lui reproche ses propos au cours de l’émission « On ne peut pas plaire à tout le monde », diffusée le 1er décembre 2003 sur France 3.
Même si cette manière d’instrumentaliser la justice et de voir de l’antisémitisme partout, pour faire taire toute critique contre la politique israélienne, commence à être « rengaine », elle va d’une certaine manière encore plus loin que d’habitude, puisqu’elle dénie à un humoriste le droit à la moquerie, le droit à l’outrance, qui sont le propre de son métier.
Il est en effet reproché à Dieudonné de s’être présenté « coiffé d’un chapeau noir et de papillotes, incarnant ainsi les personnes de confession juive, en tenant des propos et effectuant des gestes imputant à ces personnes une volonté hégémonique, impérialiste et raciste consistant à *) exclure les personnes de confession musulmane en les assimilant au terrorisme international, *) à lancer un appel pour rejoindre un axe américano-sioniste, et *) à effectuer un salut le bras tendu en disant ‘Israï’ ».
On se demande où Dieudonné a pu aller chercher tout cela, sachant le respect dans lequel les Israéliens tiennent les Arabes et leur peu d’affection pour « l’axe du bien » tel qu’il est présenté par l’administration Bush.
A n’en pas douter, les humoristes seront désormais priés de ne représenter sur scène que des faits réels, comme des rabbins faisant des quêtes dans les synagogues pour une armée d’occupation ou des colons fanatiques tuant plusieurs dizaines de musulmans pendant leur prière dans le caveau des Patriarches à Hébron.
Comme cela, il n’y aura pas matière à discussion. C’est vrai, quoi, l’humour, il ne faut pas en abuser, surtout en France qui n’est pas un pays aussi démocratique qu’Israël, où les humoristes ont bien plus de droits qu’ici.
La séance risque d’être animée vendredi. Pour ne pas manquer cela, il est conseillé de se présenter largement en avance au Palais de Justice (M° Cité).