7 avril – L’armée israélienne a de nouveau réprimé sauvagement mercredi une manifestation non violente contre le Mur du vol et de l’annexion, celle des habitants du village palestinien de Biddou, qui tentaient de s’opposer à l’arrachage de leurs oliviers par les équipes de construction du Mur.
Une quinzaine de manifestants, auxquels s’étaient joints des militants anti-colonialistes israéliens et internationaux (de l’International Solidarity Movement, ISM) ont été blessés, et plusieurs arrêtés. Le village de Biddou, situé au nord-ouest de Jérusalem et que le Mur va priver de ses terres agricoles, a déjà payé un lourd tribut à sa lutte pacifique contre la spoliation : deux de ses habitants ont été assassinés par les Israéliens au cours de manifestations antérieures.
Les Palestiniens qui participent à ce mouvement de protestation non violente, invariablement réprimée par l’armée israélienne, font preuve non seulement d’un grand courage dans ces circonstances, mais aussi d’une grande abnégation : car comment ne pas conclure que le recours aux armes est la seule réplique possible à l’agression de l’occupant, quand celui-ci ne laisse pas le plus petit espace à l’expression non violente de ses droits ?
Les habitants de Beituniya (au nord de Jérusalem, également) appellent de leur côté eux aussi à une nouvelle manifestation contre le Mur, qui doit se traduire par le vol de quelque 10.000 dunums (un millier d’hectares, ou 10 kilomètres carrés) de terres. Sur ce total, 1.500 dunums (150 hectares) sont amenés à être engloutis par le Mur et ses voies annexes, et le reste passera côté israélien, à l’ouest. La manifestation est convoquée pour le vendredi 9 avril à midi, indique l’ISM dans un communiqué.
Le Mur avance, mais les « grandes Nations », à commencer par la France, ne font rien pour s’y opposer.
