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LIBERATION DE MORDECHAI VANUNU : L’ACHARNEMENT D’ISRAEL CONTRE LE MILITANT PACIFISTE CONTINUE

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21 avril – La libération du militant anti-nucléaire israélien Mordechai Vanunu, après 18 ans de prison dans l’isolement le plus total, n’a pas mis fin, au contraire, à l’acharnement de l’Etat contre toutes les voix pacifistes dans la société israélienne.


(Comme par hasard, le jour même de la sortie de prison de Vanunu, le jeune objecteur de conscience Yonathan Ben Artzi, qui refuse de servir dans une armée d’occupation tout en se déclarant prêt à faire son temps dans des services civils utiles à la société, vient de se prendre deux mois de prison supplémentaires, de la part du tribunal militaire de Jaffa. Son avocat a déclaré qu’il faisait appel, ce dernier étant suspensif.)

Comme on le sait, Mordechai Vanunu, citoyen israélien travaillant comme technicien à la centrale nucléaire de Dimona, avait été kidnappé en 1986 par des agents secrets, à Rome, et rapatrié en Israël, où il avait été condamné à 18 ans de prison pour « espionnage ».

L’accusation était largement fallacieuse, car ce qui était (et est toujours) reproché par le gouvernement et l’armée israéliens n’est pas tant d’avoir « révélé » des secrets sur les programmes de développement de l’arme nucléaire, que de les avoir confirmés, pour les dénoncer.

La possession, par Israël, de l’arme nucléaire, est en effet notoire ; elle donne lieu à des descriptions détaillées dans toutes les revues spécialisées, sans entraîner le moindre démenti de la part du gouvernement israélien, qui s’est exonéré, depuis maintenant des décennies et avec le soutien des Etats-Unis, de toute obligation internationale en matière de contrôle des programmes de développement d’armes de destruction massive.

Mais pour Israël, critiquer, comme l’a fait et continue de le faire Mordechai Vanunu, la dangerosité extrême, y compris pour le peuple israélien lui-même, du bellicisme de son pays, ne peut être que de la trahison, et de l’espionnage.

D’où la poursuite, en Israël, d’une campagne orchestrée pour salir Vanunu, et réduire au maximum sa liberté de mouvement.

Sans craindre le ridicule, des dirigeants israéliens, dont le vieux routier du programme nucléaire Shimon Peres qui aspire à revenir au gouvernement aux côtés d’Ariel Sharon (rêve et hypothèse qui pourraient se vérifier d’ici quelques semaines, si Sharon perd ses alliés parlementaires les plus extrémistes), affirment que Vanunu détient encore « des secrets » importants pour la sécurité nationale.

En conséquence, la « première démocratie du Moyen-Orient » a assorti la libération de prison de Vanunu d’une véritable assignation à résidence, au nom de la raison d’Etat, lui interdisant notamment de quitter le pays.

Sur la scène intérieure, Vanunu fait parallèlement face à des campagnes haineuses, savamment orchestrées par les autorités, avec la complicité de la majorité des médias : confondant sans vergogne information et délation, une chaîne de télévision, rapidement imitée par ses consoeurs, vient par exemple de diffuser la video d’un entretien entre Vanunu et son avocat, tournée secrètement par la direction de la prison d’Ashkelon le mois dernier, et obligeamment transmise aux médias « patriotes ».

Vanunu a tout de même été accueilli, à sa sortie de prison, par plusieurs centaines de membres des comités de soutien qui se sont formés, principalement à l’étranger, au cours de ces 18 années de détention. Malgré les tentatives d’obstruction de la police, et les vociférations « A mort le traître » lancées par des contre-manifestants, Vanunu a pu répéter, au cours d’une mini-conférence de presse improvisée, le cœur de son message : « Israël n’a pas besoin de l’arme nucléaire. Ouvrez la centrale de Dimona aux inspections internationales ».

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