Le tribunal de Nanterre (hauts de Seine) a débouté, mercredi 12 mai, les associations Avocats Sans frontières et France-Israël, qui avaient engagé des poursuites pour « diffamation à caractère racial » et « apologie des actes de terrorisme » contre le sociologue Edgar Morin, le député européen Sami Naïr et l’écrivaine Danièle Sallenave, cosignataires d’une tribune libre, le 4 Juin 2002 dans le Monde et consacrée au conflit israëlo-palestinien.
Le tribunal a condamné les associations à payer 2 000 euros à Danièle Sallenave, la même somme à Edgar Morin, ainsi que 2 000 euros conjointement à Sami Naïr et jean-Marie Colombani, directeur de la publication du Monde.
Les propos poursuivis, relève le tribunal « ne peuvent être appréciés isolément de la réflexion globale à, laquelle procèdent les auteurs » qui dénoncent « une radicalisation des positions répressives d’Israël » et qui entendent tracer « les perspectives d’une solution de paix globale en
mobilisant l’idée française de citoyenneté comme pouvoir de fraternisation entre musulmans et juifs ainsi que celle d’un accord comportant une garantie internationale ».
«Les propos poursuivis ne peuvent, conclut le tribunal, être perçus autrement que comme une polémique portant, sur la politique menée par le gouvernement actuel d’Israël contre les Palestiniens et n’impute aucun fait précis attentatoire à l’honneur et à la considération de la communauté juive dans sa globalité à raison de son appartenance à une nation ou à une religion ».