(communiqué Euro-Palestine) – Les Etats-Unis se sont abstenus, mercredi soir au Conseil de sécurité des Nations-Unies, permettant ainsi l’adoption, pour la première fois depuis deux ans, d’une résolution sur le Proche-Orient. Celle-ci condamne les opérations sanglantes les plus récentes de l’armée israélienne dans la bande de Gaza où plus de 50 Palestiniens, dont de nombreux enfants et adolescents, ont été lâchement abattus au cours des dernières 48 heures.
Pour autant, convaincus que cette résolution, pas plus que les précédentes, ne sera pas assortie de la moindre mesure contraignante –sinon, les Etats-Unis auraient tout simplement exercé leur droit de veto au profit d’Israël, comme ils le font habituellement-, les dirigeants israéliens ont immédiatement déclaré qu’ils allaient poursuivre le carnage : rien que dans la nuit de mercredi à jeudi, 5 autres Palestiniens ont été tués dans la zone de Rafah (sud de la bande de Gaza).
Le gouvernement français, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations-Unies, a voté la résolution, qui a été adoptée par 14 voix contre 0 (les Etats-Unis s’abstenant). Par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Michel Barnier, il a également « haussé le ton », comme on dit en langage diplomatique, et même envoyé un signal inédit depuis longtemps à Yasser Arafat, assurant le président élu et légitime de l’Autorité Palestinienne de sa « sympathie ».
En Israël, quelques centaines de pacifistes conséquents, juifs et arabes, sont descendus mercredi soir dans les rues des grandes villes, à l’annonce de l’opération militaire la plus barbare de la journée, lorsque des hélicoptères et des tanks ont tiré à coups de missiles et de canon sur un rassemblement d’écoliers et de collégiens palestiniens. Les contestataires israéliens ont été matraqués par la police, tandis que le chef religieux des colons, le rabbin Dov Lior, claironnait, sans être inquiété, qu’Israël a bien le droit de tuer des civils, pourvu que cela assure le bien-être de ses braves soldats !
Nous l’avons dit depuis le début de la campagne, un danger mortel pèse sur les Palestiniens, menacés d’anéantissement en tant que peuple et société : abandonné par tous les gouvernements du monde, notamment ceux des pays arabes, dont le prochain sommet ne devrait qu’une fois de plus accoucher de paroles verbales, le peuple palestinien ne peut compter que sur l’expression populaire de la solidarité.
Le gouvernement et l’armée israéliens ne renonceront à leur entreprise criminelle, même partiellement, que lorsqu’ils seront exposés à des sanctions effectives, à commencer par la suspension des privilèges internationaux dont ils bénéficient en toute impunité, comme l’accord économique et scientifique euro-israélien, par exemple.
Mais les gouvernements de l’Union européenne, dont le gouvernement français, ne se conformeront eux-mêmes au droit que s’ils entendent, dans leurs propres pays, un puissant mouvement des citoyens révoltés par tant d’injustice, depuis si longtemps.
Tel est le sens du vote « Euro-Palestine » à l’élection des représentants au Parlement européen du 13 juin prochain. D’ici là, tel est aussi le sens de la campagne qui a commencé, avec le dépôt officiel de la liste Ile-de-France cette semaine, et qui va s’amplifier, jour après jour, sur les marchés, les entreprises et les cités, d’ici le scrutin.
Le peuple de Palestine a désespérément besoin de secours. Portons-nous à sa rescousse !