Quand un sondage, somme toute banal, réalisé en Europe, révèle que 60% des citoyens de l’Union européenne estiment qu’Israël est un pays qui menace la paix dans le monde, tous les adeptes de la pensée Sharon, de Sarkozy à Delanoë (nous les citons parce que ce sont les premiers noms qui nous viennent à l’esprit), se rengorgent et affirment, avec leurs formules toutes faites, que l’antisémitisme est à nos portes.
Mais lequel d’entre eux fera un communiqué pour s’émouvoir de cet autre sondage, publié dans la grande presse israélienne lundi, et qui montre que près de deux citoyens juifs de l’Etat d’Israël sur trois sont favorables à l’expulsion de leurs concitoyens Palestiniens israéliens ?
Nous prenons, sans prendre de grands risques, le pari : il n’y en aura aucun.
Le sondage publié lundi a été réalisé par l’Université de Haïfa. Il montre que pour 63,7% des Israéliens juifs, le gouvernement devrait « encourager » les Palestiniens israéliens (1,2 million de personnes, 20% environ de la population totale) à « quitter le pays ». C’est-à-dire, à quitter leur pays, là où les sondés eux-mêmes sont pour une bonne part d’entre eux des immigrants dans le pays en question.
La moitié des Israéliens juifs pensent en outre que le gouvernement d’Ariel Sharon est « trop gentil » avec la minorité arabe du pays.
Quelque 55% des Juifs interviewés disent également que les Arabes sont « un danger pour la sécurité nationale », et 45% se prononcent pour qu’on prive carrément les Arabes du droit de vote, et de toute possibilité d’accès à la fonction publique.
