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UNE RUE DE SABRA ET CHATILA A PARIS

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Tôt ce lundi matin, des militants d’Euro-Palestine ont débaptisé une artère de Paris, et l’ont renommée Rue de Sabra et Chatila, afin de perpétuer la mémoire du terrible massacre des réfugiés de ces deux camps palestiniens, resté impuni et privé de mémoire depuis maintenant plus de 20 ans.


ep011.jpgLes plaques de la « Rue de la Colonie », située dans la 13ème arrondissement de la capitale, ont ainsi été recouvertes d’affiches honorant la mémoire des 2.000 hommes, femmes et enfants, impitoyablement massacrés du 16 au 18 septembre 1982 à Sabra et Chatila, dans la banlieue de Beyrouth, par des milices libanaises d’extrême-droite opérant sous le contrôle direct de l’armée israélienne commandée par Ariel Sharon, dont la carrière de criminel de guerre s’est poursuivie, impunie, jusqu’à aujourd’hui.

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Une délégation d’Euro-Palestine devait se rendre ensuite à la Mairie du 13ème arrondissement, pour remettre un dossier aux autorités municipales, et exiger qu’une décision officielle d’attribution de la nouvelle nomination soit prise d’ici la fin de l’été, pour coïncider avec la date anniversaire du massacre. Des initiatives similaires sont parallèlement lancées auprès d’autres communes de France.

« Le passé a besoin qu’on se réunisse exprès pour le commémorer, car le passé a besoin de notre mémoire », disait le philosophe Vladimir Jankélévitch. A Paris comme ailleurs, les autorités mettent donc régulièrement un point d’honneur à saluer le passé, aussi tragique qu’il ait été.

Au fil des ans, Paris a par exemple dédié des lieux à la mémoire des martyrs du village d’Oradour-sur-Glane, massacrés par une colonne de SS dans le centre de la France en 1944, ou aux héros de l’insurrection du ghetto de Varsovie. Plus récemment, une plaque à la mémoire des Algériens massacrés par la police parisienne le 17 octobre 1961 a fini par être apposée à Paris.

Plus de vingt ans après la tuerie, les survivants de Sabra et Chatila attendent encore que justice soit rendue. Euro-Palestine luttera pour sa part sans relâche, à Paris comme ailleurs dans le pays, contre l’oubli de ce crime.

Une « Rue de Sabra et Chatila » nous parait au demeurant bien plus pertinente qu’une « Rue Théodore Herzl », dont le principe vient d’être voté en catimini par le Conseil de Paris. Honorer ce fondateur du sionisme, projet qui portait dès sa naissance, au siècle dernier, les germes du colonialisme et de la spoliation des Palestiniens, équivaut, dans le contexte actuel, à la négation de tout un peuple.

infos@europalestine.com

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