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EN MARGE DE L’AFFAIRE DU RER D : UNE ODIEUSE STIGMATISATION DU PEUPLE FRANÇAIS, par Nicolas SHAHSHAHANI

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Parmi les tombereaux d’insanités et de calomnies déversées à l’occasion de l’affaire du RER D, il ne faut pas oublier non plus les commentaires insultants réservés au citoyen ordinaire de notre pays, incarné, avant que l’imposture ne soit révélée, par ces dizaines de voyageurs du train qui auraient passivement regardé les voyous commettre leur forfait, sans la moindre réaction.


Pire, ces mêmes voyageurs porteraient une part de responsabilité dans la déportation des Juifs de France pendant la deuxième guerre mondiale ! Nous n’inventons rien, comme on le lira ci-dessous.

Deux dirigeants du Parti Socialiste, l’ex-ministre Ségolène Royal d’une part, le président du conseil régional Ile-de-France Jean-Paul Huchon d’autre part, se sont laissé emporter par leur bêtise de manière particulièrement coupable, même s’ils n’ont pas été les seuls (nous n’avons pas, à Euro-Palestine, les moyens matériels de passer au crible ces 60 heures de délire, entre samedi soir et mardi à la mi-journée. Merci aux lecteurs de nous envoyer des éléments supplémentaires assortis de leurs sources, le cas échéant)

Les propos intolérables de Royal et Huchon ont été tenus au cours de la journée du lundi 12 juillet, alors que tous ces soi-disant « responsables » reprenaient, à la virgule près, le récit de l’agression que la bande politico-médiatique dont ils font partie utilisait depuis samedi soir.

Parmi les ingrédients, figurait donc cette fameuse passivité des voyageurs du RER D, même si des policiers de terrain avaient déjà fait observer que cet aspect-là du drame était hautement invraisemblable : de mémoire de policier, et de policier ferroviaire en particulier, on n’a en effet jamais vu une agression aussi spectaculaire, d’une durée aussi longue (15 minutes, avec arrêt du train dans quatre gares), et se dérouler en présence de tant de témoins supposés (des dizaines, et le train passant à Louvres à 9h37 en semaine compte effectivement généralement des dizaines de voyageurs par wagon), sans entraîner dans le même temps la moindre réaction : intervention directe, actionnement du signal d’alarme, signalement après l’événement, par exemple.

Mais nos politiciens, chargés des « grandes affaires » de l’Etat et de la Nation, ne s’arrêtent évidemment pas à des détails. Eux qui se défaussent aujourd’hui sur la pitoyable Marie-Léonie et son mensonge, n’ont pas hésité dans cette affaire à affabuler, de manière plus odieuse encore.

Royal et Huchon ont ainsi éructé, avec les mêmes mots, sur « cette France qui a un lourd passé » relatif aux persécutions anti-juives. « C’est le seul pays qui a déporté des enfants juifs », ont-ils martelé, pour stigmatiser les « lâches voyageurs », et avec eux la population générale de notre pays.

Ces commentaires appuyés (l’air inspiré de Mme Royal, lundi matin à l’émission « Les 4 Vérités (sic) » de France2, encore consultable sur internet au moment où ces lignes sont écrites, mérite le détour), faisant plus que suggérer une part de responsabilité collective du peuple français dans la persécution des Juifs pendant la deuxième guerre mondiale, sont dégoûtants, et il faudra demander réparation à ceux qui les ont tenus.

Oui, Jacques Chirac a eu grandement raison, quoi qu’avec un retard d’une cinquantaine d’années (le parrain de Ségolène Royal et Jean-Paul Huchon, un certain président nommé Mitterrand, ayant retardé volontairement les choses, ceci dit en passant), lorsque le 16 juillet 1995, il a reconnu la responsabilité et la culpabilité de « la France » dans la mise en œuvre du génocide nazi.

Ce faisant, Jacques Chirac reconnaissait sa responsabilité de chef d’un Etat dont tout l’appareil, avec ses préfets (les Papon, Bousquet, et des dizaines d’autres), ses magistrats, sa police, ses services répressifs ou publics, et bien entendu ses dirigeants politiques (le régime installé à Vichy) ont fidèlement servi, quand ils ne l’ont pas devancée, la volonté nazie. Une « France d’en haut », faut-il le rappeler, qui s’est globalement survécue à elle-même à la Libération.

Mais accuser le peuple français (la « France d’en bas », comme dirait le méprisant Premier Ministre nommé Raffarin) d’avoir trempé dans le génocide est une falsification historique.

Sur les 40 millions d’habitants de la France de l’époque, des milliers de citoyens ordinaires ont assurément eu des comportements odieux, même quand ils n’exerçaient pas de fonction publique : lettres anonymes dénonçant une famille juive cachée, concierges d’immeubles pillant un appartement de Juifs après la rafle, etc. Bien d’autres encore n’ont pas été capables d’avoir, ne serait-ce qu’un regard de compassion, pour les parias qu’on arrêtait, et ont baissé les yeux.

Mais des milliers d’autres citoyens ordinaires, des dizaines de milliers et peut-être plus, ont pris des risques individuels pour aider les Juifs pourchassés, leur fournir une planque ou des faux papiers, les prévenir d’une descente de police, etc. Tous les historiens et témoins honnêtes de l’époque sont ainsi d’accord pour dire que la solidarité populaire a été l’un des facteurs, et non des moindres, qui ont permis de limiter la catastrophe en France, où les trois quarts des Juifs (240.000 sur 320.000 environ) ont survécu.

Contrairement à ce qu’on essaie de nous faire croire, les préjugés antisémites étaient en effet très nettement sur le déclin au sein de la population française du milieu du XXème siècle, et ni l’Occupation, ni l’antisémitisme d’Etat pratiqué par le gouvernement français de collaboration n’ont modifié substantiellement cette donnée.

Ce n’était pas le cas dans d’autres pays européens placés sous la botte hitlérienne (Allemagne, Autriche, et plus encore Ukraine, Lituanie, Biélorussie, etc., où l’antisémitisme populaire était virulent, et terriblement meurtrier, avec pogroms et lynchages sans même attendre l’installation de l’occupant militaire allemand au cours de l’été 1941)

Les tentatives de culpabilisation de la population française vis-à-vis de sa propre histoire avec la question juive ne sont pas innocentes.

Elles participent en effet de plain pied à la stratégie de chantage à l’antisémitisme, développée de manière systématique par les partisans de la politique israélienne, qui entendent disqualifier toute dénonciation de celle-ci.

Le pseudo-« lourd passé » de la population française sous l’Occupation présente enfin un autre avantage.

Celui de ne pas ouvrir le débat sur un passé un peu moins ancien, mais qui lui, pour le coup, a concerné de manière active, individuelle et directe une partie bien plus grande de la population : à savoir, la sale guerre coloniale menée contre le peuple algérien par l’armée française, avec la participation, le plus souvent contrainte mais néanmoins réelle, de générations entières de nos concitoyens.

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