L’association de défense des prisonniers palestiniens Nadi Al Asir, nous alerte sur les conditions épouvantables dans lesquelles sont détenus les prisonniers Palestiniens en Israël. Rappelons qu’ils sont plus de 7000, dont des femmes et des enfants, que bon nombre d’entre eux n’ont eu droit à aucun jugement, et qu’ils n’ont souvent pas le droit de voir leur famille. Plusieurs grèves de la faim ont déjà donné lieu à une répression inhumaine.
« L’avocat de Nadi al-asir, Faten Atibi, a fait savoir que les prisonniers de la prison de Nafha (1800 prisonniers) se préparent pour une grève illimitée de la faim, en coordination avec les prisonniers des autres prisons, à cause de la dégradation de leurs conditions de détention.
Ainsi l’un des prisonniers, Taqatiqa, est interdit de visites parentales depuis 7 ans et il est condamné à la prison à vie.
Il a fait savoir que la direction de la prison de Nafha a interdit récemment à plusieurs prisonniers inscrits à l’université hébraïque de poursuivre les études par correspondance et de s’inscrire, sans donner de justifications. Il a également indiqué que la Croix-Rouge internationale ne remplissait pas son rôle comme il le fallait, ne faisant aucun effort pour améliorer la situation des prisonniers, ni pour faire entrer les affaires personnelles des prisonniers, surtout que les prisonniers sont interdits des visites familiales.
Par ailleurs, plusieurs prisonniers de la prison militaire de Qaddoumim (39 prisonniers) ont rencontré l’avocat de Nadi al-asir, Jamal Abtili et lui ont remis des témoignages sur les tortures et les traitements sauvages et humiliants qu’ils ont reçus au cours de leurs arrestations, et ces prisonniers sont :
1 – Fadl Riyad Abdel Karim Salim; de la ville de Qalqylia, âgé de 25 ans, il a déclaré qu’il a été agressé et durement frappé dès les premières minutes de son arrestation; le 12 juillet dernier; bien qu’il souffre de maux de santé dus à une précédente arrestation et à des coups donnés par les soldats israéliens près de Tulkarm. Le prisonnier a expliqué que les soldats de l’occupation l’ont étalé sur le parterre du camion militaire et lui ont donné des coups de pied sur tout le corps, provoquant une perte de conscience pendant près de trois heures. Et lors de son retour du tribunal, il a été insulté par les soldats, et l’un d’eux a introduit des bâtons dans l’oreille et le nez du prisonnier, pendant que les autres soldats riaient et l’insultaient. Il a également dit que les soldats ont ensuite utilisé une clé anglaise pour lui mordre le pied, provoquant des douleurs atroces. Un des soldats a mis son propre portable devant l’oreille du prisonnier et lui faisait écouter de façon provocatrice des sons violents et lorsque le prisonnier secouait la tête, il était giflé. Le prisonnier a été ensuite emmené vers la porte du camion, le soldat simulant qu’il allait le jeter du camion qui roulait assez vite. Il a ensuite déposé son arme sur le corps du prisonnier, comme si ce dernier était armé, et rapprochant sa tête de la sienne, il a pris une photo avec son portable, alors que pendant tout ce temps, le prisonnier avait les yeux bandés et les mains attachées. Lorsque le prisonnier essayait de bouger pour échapper à son tortionnaire, ce dernier l’insultait dans plusieurs langues dont le russe. Le prisonnier souffre encore de douleurs sur tout le corps et n’a pas été soigné.
2 – Le prisonnier Ahmad Ali Muhammad Beshkar : de Naplouse, âgé de 17 ans. Il a déclaré que les soldats l’ont devêtu, dès le moment de son arrestation, le 14 juillet 2004, entièrement et l’ont transféré tout nu à un endroit qu’ils ont prétendu être un hôpital mais c’était en fait un camp de l’armée israélienne. A peine arrivé, il l’ont étalé par terre, puis l’ont tiré par les bras ce qui l’a blessé au dos et aux épaules. Le prisonnier est gravement atteint au cerveau, avec des maux de tête et des états de perte de conscience, mais aucun remède ne lui a été donné. Il est toujours enfermé dans une cellule individuelle, et interdit de se rendre aux toilettes. Le prisonnier a subi des interventions chirurgicales aux yeux.
Les prisonniers de Qaddoumim subissent des conditions très difficiles; ils sont privés même de se rendre aux toilettes, ils reçoivent de faibles quantités de nourriture et sont privés de boissons. Ils n’ont pas de produis d’entretien, ni de produits de toilettes, comme le savon, la crème à raser, etc… Il fait actuellement extrêmement chaud dans les cellules qui sont exposées au soleil du matin au soir. Les soldats de l’occupation empêchent les prisonniers de faire l’appel à la prière. Les prisonniers lancent un appel à la Croix-Rouge afin d’intervenir pour mettre fin à ces conditions dangereuses de détention. »
Nadi al-asir al-filistini,
22 juillet 2004