(Source : ISM) « la seule démocratie du Moyen-Orient » vient de donner un nouvel aperçu de ses conceptions, en matière de liberté d’expression.
La journaliste britannique Ewa Jasiewicz est désormais détenue depuis 21 jours en Israël, sur le seul fondement de ses opinions politiques, critiques des actes du gouvernement israélien.
L’entrée du territoire israélien lui a été refusée dans un premier temps par le ministre israélien de l’Intérieur, au motif qu’Ewa Jasiewicz était « une menace pour la sécurité d’Israël ».
La journaliste a fait appel, mais a été aussitôt emprisonnée dans l’attente du jugement.
Il y a deux semaines, un tribunal de Tel-Aviv a cependant admis qu’Ewa Jasiewicz ne représentait aucune menace, et a ordonné sa libération.
Le ministère public a alors fait appel, et la journaliste a été maintenue en prison.
Aussi, la semaine dernière, une juge plus docile a-t-elle rendu un jugement plus conformes à la volonté gouvernementale.
Forcée de reconnaître que l’accusation de « risque sécuritaire » était absurde, elle a effectué la pirouette suivante : « Je crois qu’il y a possibilité pour des tiers d’utiliser la naïveté et le statut de journaliste de l’intéressée, et qu’il faut également prendre en considération l’idéologie de cette personne qui veut combattre ce qu’elle appelle le fascisme et le racisme (…) En conséquence, je décide de me rallier au point de vue des services de sécurité » !
Comme le résume M° Yael Barda, avocat d’Ewa Jasiewicz, « On a deux juges qui statuent qu’Ewa ne représente pas une menace sécuritaire, mais on décide de lui interdire l’entrée dans le pays à cause de ses opinions politiques ».
M° Barda et l’autre avocat d’Ewa, M° Lea Tsemel, ont décidé de se pourvoir devant la Cour Suprême, qui entendra la cause le 1er septembre.
En attendant, Ewa Jasiewicz s’est vu interdire, du fond de sa cellule, toute forme de communication avec la presse.
